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La Photo De Paysage

Vous voilà en haut de cette crête. Vu du chemin cela semblait un bon point de vue pour embrasser le paysage de cette vallée dans laquelle vous vous étiez engagés au petit matin. Pourtant, sur ce promontoire, un curieux sentiment vous gagne comment faire pour photographier ce paysage ?  Voici quelques conseils pour ne plus se perdre en route !

Photo : Anthony Robin

Photo : StudioNature.com

Photo : StudioNature.com

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Photo : Anthony Robin

Photo : Phillipe Sainte-Laudy

Photo : StudioNature.com

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Photo : Michel Lion

Photo : StudioNature.com

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«  L’exposition repose sur trois variables : l’ouverture du diaphragme, la vitesse d’obturation et la sensibilité Iso » 

«  Il existe certaines recettes artistiques pour dynamiser vos photos de paysage : donner l’échelle, jouer avec les ombres, la pose lente… »

« Il ne faut pas hésiter à transgresser les règles, à se libérer pour imprimer son propre style ! »

La photo de paysage tient autant à la maîtrise technique de ses outils et des règles de composition qu’à une excellente préparation. Les ressources à disposition du photographe sont pléthores pour appréhender son futur terrain de jeu. Les cartes sont toujours précieuses pour vérifier les accès, les dénivelés, auxquels viennent s’ajouter les outils de nos vies modernes comme Google Earth. Les sites comme Flick’r ou 500px offrent une documentation visuelle pléthorique, et certaines applications comme Sunseeker ou PhotoPills vous renseignent sur la position et la course du soleil.

Ces outils sont très utiles pour visualiser et pour documenter un site. Ainsi Google Earth permet en un clic de visualiser un paysage (végétation, topographie, etc). Enfin un GPS est toujours utile pour géolocaliser sa photo et se repérer lorsque, d’humeur vagabonde, vous décidez de prendre les chemins de traverse ; certaines errances sont aussi l’occasion de trouver des angles toujours plus originaux ou singuliers. Et pensez à prévenir un membre de votre entourage avant le départ. On ne sait jamais !

QUEL ÉQUIPEMENT ?

Vaste question ! À laquelle il va être difficile de répondre en quelques lignes. Sachez que la plupart des boitiers sont recommandables pour la photo de paysage ; que ce soit un reflex plein format ou APS-C, un hybride micro 4/3 ou APS-C ou encore un simple bridge ou compact.

Toutefois il convient de mesurer à sa juste valeur certains critères techniques comme la taille et la technologie du capteur qui augurent de la plage dynamique qu’il peuvent enregistrer et donc de leur capacité à enregistrer des écarts de luminosité importants. Dans ce registre les appareils plein format sont les mieux armés.

Mieux vaut également privilégier un appareil débrayable (mode PSAM) pour contrôler les paramètres d‘ouverture et de vitesse qui offrent une plus grande latitude d’action que de simples modes programmes.

Entre un reflex 24×36 (plus encombrant, disposant d’une profondeur de champ réduite mais qui offre la garantie d’une qualité d’image maximale du fait de son grand capteur), un reflex APS-C (qui induit un coefficient multiplicateur de focale et vous octroie une profondeur de champ plus tolérante qu’un reflex plein format) les appareils hybrides (qui battent des records de compacité et de poids mais font l’impasse sur la visée optique au profit d’une technologie électronique qui peut montrer ses limites dans la visualisation de scènes très contrastées ), il y en a pour tous les goûts.

Le photographe de terrain aura toujours le souci de maîtriser le poids du matériel qu’il doit transporter et de disposer d’un équipement efficient. Un bon trépied, stable et costaud, reste un élément fondateur de la prise de vue en paysage, dont il paraît difficile de faire l’impasse.

En effet si les boitiers numériques actuels permettent une excellente maîtrise des hautes sensibilités et que la stabilisation (du capteur ou des objectifs) autorise un gain jusqu’à quatre valeurs de vitesse ou de diaphragme, le trépied reste incontournable quand la luminosité est faible et qu’il faut obtenir une profondeur de champ maximale. Qui plus est, il facilite la réalisation d’images panoramiques et HDR, mais surtout vous permet de vous concentrer et soigner la composition de votre future image.

Assurez-vous que ce trépied puisse supporter le poids de votre appareil et des objectifs que vous comptez utiliser, puisse s’adapter à une multitude d’angles de prise de vue, et soit suffisamment compact et léger pour être transporté sans efforts trop difficiles. Le choix est cornélien et émane d’un ressenti plus personnel et d’un agrément d’usage où chacun fera prévaloir ses prérogatives, ses préférences et son plaisir.

Veillez à ce que vos boitiers puissent résister à des averses. Les modèles tropicalisés sont donc un choix prioritaire d’autant que leurs joints d’étanchéité sont aussi une protection reconnue contre l’intrusion de poussières qui peuvent entacher votre capteur. De même il est préférable d’opter pour des objectifs disposants de joints de protection pour parfaire l’étanchéité de votre système. En paysage l’emploi de focale couvrant du 24 mm au 200 mm est largement suffisant.

Si le grand angle paraît incontournable, un téléobjectif tel qu’un 70 200 mm est aussi une focale de choix. Il permet notamment de tasser les perspectives entre les différents plans ou bien de réaliser un cadrage serré. Enfin n’omettez pas certains accessoires comme les filtres (polarisant ou dégradé neutre) qui rendent encore de grands services sur le terrain !

À PROPOS DE LA LUMIÈRE

En soi la qualité de la lumière dépend de son intensité, de sa température de couleur, de la limpidité de l’atmosphère et de sa direction. Tous ces facteurs varient selon l’heure du jour, la saison et le temps qu’il fait. Par exemple la lumière est bien moins intense et plus diffuse quand le temps est couvert. Au début et à la fin de la journée, à ces moments que l’on appelle « l’heure dorée », la lumière est particulièrement chaude; elle accentue les formes et les volumes.

Au lever du soleil, la lumière est plus limpide car les particules en suspension dans l’air sont moins nombreuses. Mais à la fin de la journée, ces particules en grande quantité diffusent davantage la chaude lumière du crépuscule. Le temps est clair en hiver à cause de l’absence de brume de chaleur et de pollution. Mais c’est aussi le cas au printemps et à l’automne surtout après une averse ou une ondée. En revanche l’atmosphère des chaudes journées d’été est troublée par la brume de chaleur, la poussière et la pollution. Le bon choix de l’angle sous lequel la lumière éclaire un paysage est primordial.

La qualité de la lumière dépend grandement de sa direction. Un éclairage peut être de face, latéral, à contre-jour ou provenant d’en haut. Un éclairage de face projette les ombres à l’arrière du sujet. Il aplanit les formes et les textures, produisant une photo plate, moins intéressante. Mais si le soleil est bas, les couleurs sont bien saturées. L’éclairage latéral convient bien à la photographie de paysage, car il révèle les textures et les ombres accentuent le relief. Un éclairage à contre-jour peut être saisissant, surtout lorsque les ombres s’étirent vers le premier plan.

Les formes et les volumes sont mis en valeur. Il peut produire de puissantes silhouettes, à condition cependant que l’arrière-plan s’y prête et le justifie. L’éclairage vertical est le moins apprécié des photographes de paysage, car il contraste excessivement la scène et produit des ombres denses. Contrairement à l’éclairage latéral, le modelé est pauvre. Mais il peut convenir à des photos d’architecture, et par temps couvert, la lumière diffuse sans ombre qui s’infiltre partout n’est pas sans intérêt.

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LA COMPOSITION

En haut de cette crête, vous devez donc construire votre futur cliché et pour cela identifier les différents plans. On en distingue généralement trois : le premier plan, le plan intermédiaire et le dernier plan. Généralement votre sujet sera situé dans le plan intermédiaire celui-là même où la netteté est optimale. Pour se faire la sempiternelle règle des tiers est d’un précieux secours.

Elle consiste à diviser son image en neuf zones grâce à des lignes imaginaires. Leurs intersections constituent des zones de placement à privilégier pour votre sujet principal car elles situent les « points forts » de l’image. On veillera également à ne pas (trop) centrer son sujet préférant les intersections extérieures pour une plus grande force visuelle. Enfin n’oubliez pas que l’oeil humain a tendance à lire naturellement de gauche à droite.

LES LIGNES DE FUITE

Un autre paramètre est primordial dans l’impact d’une photographie de paysage : ce sont les lignes de fuite et les perspectives. Trop souvent on pense à cadrer à hauteur d’homme, ce qui atténue la force visuelle de ces lignes qui guident le regard. Se baisser, s’allonger parfois ou prendre de la hauteur peut changer considérablement votre composition.

Ce sont par exemple les lignes de crêtes en montagne, une route ou le cours d’une rivière qui encadrent, scindent ou compartimentent votre image. Le photographe expérimenté utilisera ces lignes en veillant à ce qu’elles partent d’un bord ou d’un coin de l’image pour guider l’oeil dans sa lecture photographique.

L’EXPOSITION

Sachez qu’une bonne maîtrise technique (en particulier de l’exposition) amplifie le message du photographe alors qu’une mauvaise approche lui porte préjudice. Au premier abord sa maîtrise semble facile puisqu’il s’agit de rendre l’image assez lumineuse sans qu’elle soit trop claire ou trop sombre. Cependant il n’y a pas de recette toute faite pour obtenir une bonne exposition, car il faut composer avec la plage dynamique du capteur qui n’est pas toujours à même de reproduire la plage de contraste de la scène dans son intégralité. L’exposition est le produit de la quantité de lumière qui atteint le capteur.

Elle repose sur trois variables : l’ouverture du diaphragme, la vitesse d’obturation et la sensibilité Iso. C’est le fameux triangle d’exposition. Pour que l’exposition reste constante, toute modification de l’ouverture doit être compensée par une modification de la vitesse d’obturation et/ou de la sensibilité Iso, et inversement.

En photo de paysage les conditions de lumières peuvent changer en un clin d’oeil. Dès lors la gestion de l’exposition revêt un caractère fondamental, même si le format Raw permet des miracles en post-production. Il s’agit d’apprendre et de maîtriser la mesure de la lumière. En paysage, deux modes d’exposition se côtoient principalement. La mesure matricielle qui se fonde sur la capacité d’une cellule à calculer une moyenne sur une zone de la scène pour déterminer les réglages et l’exposition globale qui sera appliquée par l’appareil. Sur nos appareils modernes force est de constater que cette mesure est souvent juste et qu’on peut s’y fier sans craindre une grande erreur.

La seconde quand la scène présente de nombreux contrastes consiste à utiliser la mesure spot. L’idée est d’aller chercher une mesure sur une partie très localisée de votre image dont vous voulez absolument préserver l‘équilibre comme un rayon de soleil qui transperce un ciel nuageux et illumine une zone de montagne. Ce mode de mesure peut permettre d’insister sur un détail qui va conditionner le rendu final de votre image. Si vous n’êtes pas sûr de votre coup, n’oubliez pas la fonction bracketing de votre appareil.

Cette fonctionnalité consiste à enregistrer trois clichés avec des valeurs d’exposition différentes, proche de celle que vous avez choisi initialement (cela se règle dans les menus de l’appareil) afin de choisir celle qui vous semblera la plus fidèle. Le confort est évident pour le photographe inexpérimenté mais gourmand en espace de stockage car chaque fichier sera enregistré trois fois. Si vous optez pour un enregistrement Raw + Jpeg, vous pouvez vite trouver les limites d’user abusivement de cette fonctionnalité. Reste qu’en certains cas, c’est une solution qu’il ne faut pas ignorer.

LA PROFONDEUR DE CHAMP 

Une autre étape consiste à décider ce qui va être net où pas. C’est le délicat exercice de la gestion de la profondeur de champ. Selon le matériel que vous utilisez : un boitier plein format, APS-C, micro 4/3 et la luminosité de votre objectif, et l’ouverture du diaphragme retenue la zone de netteté sera plus où moins grande et l’exigence de la mise au point plus ou moins critique.

Ainsi une optique f/1.4 montée sur un plein format offre une profondeur de champ très réduite. La zone de flou (bokeh) arrive très vite. On veillera à privilégier des ouvertures moyennes (f/8 à f/11) pour que son sujet principal soit bien contenu dans cette zone (certains appareils proposent un testeur de profondeur de champs qui matérialise la zone de netteté dans le viseur).

Voilà pourquoi de nombreux photographes de paysage ne jurent que par l’hyperfocale (voir encadré) qui offre la garantie d’une plus grande zone de netteté. Tous ces mécanismes ou de nombreux facteurs interviennent (taille de votre capteur, ouverture de votre objectif, disposition de votre sujet) influeront sur la qualité visuelle de votre cliché. 

QUELQUES ASTUCES DE PROS 

Comme dans toute pratique il existe un certains nombres de « recettes » qu’il est bon de connaître pour dynamiser une photo de paysage. Si la photo de paysage est par essence une pratique lente et contemplative, nombreux sont ceux qui souhaitent brûler les étapes en accordant plus d’importance au post-traitement qu’à la prise de vue.

À tort puisqu’aucun traitement dans Photoshop, Lightroom ou dans un logiciel HDR ne saurait reproduire l’ambiance magique procurée par une lumière sublime ! Étudiez la lumière et sa manière de révéler les différents éléments de la scène et déclenchez au moment opportun. Autre avantage agréable : une belle lumière s’accompagne souvent d’une plage de contraste facile à maîtriser par votre capteur. 

DONNER L’ÉCHELLE 

Dans un paysage, surtout quand ce dernier impose son immensité et sa démesure, il est important de pouvoir révéler à l’observateur sa dimension majestueuse. L’astuce récurrente pour parvenir à donner cette échelle consiste à placer un élément dans la composition dont le placement et la taille donnera mécaniquement cette sensation d’un vaste espace souverain. Souvent il s’agit d’isoler un élément subjectif et identifiable comme un compagnon de sortie ou encore un arbre. Placé à l’un des points forts de l’image (souvenez-vous la règle des tiers vue plus haut), l’effet est garanti.

MISER SUR LES SILHOUETTES 

On ne maitrise pas toujours les conditions de lumière lors d’une sortie photo. Un aléas météo, une ballade un peu plus longue que prévue et on peut se retrouver pris au dépourvu par une lumière trop dure ou un voile atmosphérique qui s’est installé. En pareilles circonstances il peut être salvateur de choisir de photographier en contre-jour et tirer partie des silhouettes qui peuvent se présenter dans votre viseur : un monticule rocheux, une personne, un arbre, sont des silhouettes potentielles qui peuvent changer la donne.

Charge au photographe de trouver la bonne position pour que cette dernière se dégage parfaitement sur l’horizon où de l’arrière plan afin que l’effet recherché soit totalement réussi et identifiable. Il ne faut pas hésiter à tourner autour de son sujet pour rechercher la position idoine : reculer, s’accroupir, s’allonger à même le sol, se pencher tout est bon pour trouver le bon angle dans le but d’obtenir un dessin clair et net. On oubliera pas de fermer son diaphragme et de veiller à compenser l’exposition pour corriger (si besoin est) la surexposition du fait de sa position face à l’astre solaire.

C’est particulièrement pertinent quand on photographie un coucher de soleil par exemple. Attention à soigner la ligne d’horizon, car souvent ces acrobaties nécessaires mettent à mal notre concentration et peuvent produire un horizon « penché » très perturbateur. Faites attention également au flou de bougé selon la focale que vous utilisez. Assurez vous d’être bien stable au moment de déclencher et il peut être sécurisant si vous photographiez à mains levées de monter les Iso ou de retenir sa respiration durant quelques secondes. 

LE REFLET 

La technique du reflet nécessite un plan d’eau et un vent quasi inexistant pour que la surface du plan d’eau ne puisse s’iriser et estomper l’effet miroir recherché. L’emploi d’un filtre polarisant est indispensable car il annihile les reflets parasites et améliore considérablement le contraste de la scène. Grâce à cette technique un paysage anodin où une lumière trop aigüe peuvent être des contraintes détournées à son profit pour réaliser une belle image. C’est particulièrement juste en montagne ou ce type de scène est largement répandu. Assurez-vous de disposez d’une grande profondeur de champ afin d’avoir tous vos plans nets.

LA CONTRE PLONGÉE 

En forêt on peut être décontenancé par la densité qui s’offre à l’oeil du photographe d’autant qu’il n’est pas aisé de trouver la bonne exposition dans des sous-bois soumis à des variations de lumière. Une parade existe : la contre-plongée. D’une part elle permet d’offrir une autre perspective plus originale; d’autre part en tournant votre objectif vers le ciel il sera plus aisé de mesurer la lumière sans craindre que la cellule de l’appareil ne se trompe du fait de trop grands écarts de contraste. Ainsi mesurer la lumière sur une zone du ciel qui se détache entre deux branches permettra de mieux équilibrer la scène quitte à compenser l’exposition mesurée par la cellule. 

LA POSE LENTE 

Voilà une technique qu’il vous faut absolument maîtriser tant elle peut transfigurer un paysage. Le principe est simple il suffit de trouver la bonne vitesse (du 1/10è au 1/5ème ) pour que le flot d’une cascade ou le courant d’une rivière soient flous alors que le reste du paysage est net. En choisissant une vitesse lente et appropriée l’eau se transforme en un duvet cotonneux qui signe le cliché d’un élément artistique qui fait souvent la différence dans une série d’image. Cette technique propose une écriture différente de la représentation d’un paysage. Dans cette démarche l’utilisation d’un filtre dégradé neutre peut-être nécessaire pour obtenir la vitesse d’obturation nécessaire à la production de cet effet.

TRANSGRESSER LES RÈGLES 

En dépit de ces règles fondamentales de la photographie de paysage que nous venons d’énoncer, nous conclurons notre propos en vous invitant à les transgresser ! Tout est dans la mesure, mais il est vrai que parfois centrer son sujet (une route par exemple qui conduit vers un horizon et un ciel nuageux) peut s’avérer beaucoup plus efficace en terme de composition.

De même qu’un cadrage osé en privilégiant une diagonale pour sens de lecture plutôt que l’horizontalité est un artifice qui peut fonctionner car il respecte mieux la géométrie et les perspectives du lieu où vous vous trouvez. Autre contre exemple le format de votre image. Si le format 3/2 semble incontournable, il se peut qu’un recadrage (si la définition du capteur de votre appareil le permet) au format cadré donne plus de forme à votre composition.

Quoiqu’il en soit ne perdez jamais de vue que la photographie est une projection de votre regard et de votre émotion, quelque chose de très intime qui par le truchement d’une galerie photo sur Internet ou d’un tirage est partagé avec un public. Assumez donc votre démarche sans toutefois abuser de parti-pris trop répétés ou extrêmes tout en portant attention à la lecture que font le public de vos images. C’est toujours une source d’enrichissement et une expérience qui indéniablement vous servira à l’avenir.

LA FONCTION QUADRILLAGE OU GRILLE  

Certains appareils permettent d’activer une fonctionnalité qui imprime directement dans le viseur un quadrillage. C’est également précieux pour ajuster l’horizon d’une crête de montagne ou d’un rivage lors d’une prise de vue, évitant de pencher à droite ou à gauche : une petite erreur, très courante et agaçante, que l’on peut certes corriger sur son écran à postériori en recadrant, mais qu’un minimum de concentration au moment de déclencher permet d’éviter

RAW OU JPEG ? 

Indéniablement le Raw reste le format de prédilection pour tirer la quintessence de vos images. D’une part parce qu’il est capable d’enregistrer bien plus d’informations qu’un simple Jpeg (le Raw enregistre 4096 ou 16394 niveaux de luminosité pour chaque couche alors que le format Jpeg n’en propose que 256) ; d’autre part vous aurez tout le loisir d’ajuster les paramètres à posteriori, y compris l’exposition, grâce à une marge de recouvrement beaucoup plus importantes dans les hautes lumières et les tons foncés.

En certaines occasions cette latitude peut se montrer précieuse pour récupérer de la matière dans certaines zones de l’image : un ciel par exemple. Seule la sensibilité Iso est fixée à l’instant de la prise de vue. Rappelons qu’au moment de retoucher votre fichier, le développement de ce type de fichier permet à tout moment de revenir en arrière sans destruction d‘information au contraire du format Jpeg qui au gré de chaque enregistrement perd un certain nombre de données précieuses du fait de la compression qu’il induit.

Photo : Michel Lion

PAYSAGE EN NOIR ET BLANC 

Trop souvent on a cantonné à un artifice destiné à améliorer une image qui ne pouvait pas être présentée en couleurs, le noir et blanc a pourtant une grande légitimité en photo de paysage. Si effectivement il peut estomper certaines zones qui manquent de détails du fait de hautes lumières écrêtées par exemple, il serait faux de penser qu’il n’existe pas une écriture spécifique à ce genre.

Les photographes de paysage le savent bien ! Au contraire le noir et banc peut parfois donner une interprétation plus dramatique ou plus circonstanciée de la scène photographiée. Un ciel cotonneux chargé de nuages, une dune de sable, un paysage avec des couleurs contrastées sont autant d’opportunité pour donner une projection différente de la scène. Aussi avant de déclencher pensez déjà cette possibilité qui pourrait offrir et renforcer des lignes de fuite ou des perspectives différentes dans votre cliché !

L’HYPERFOCALE 

À une époque pas si lointaine, tous les objectifs possédaient un abaque de profondeur de champ, permettant de régler son optique sur la distance hyperfocale. L’hyperfocale correspond à la distance minimale à laquelle un sujet paraît net lorsqu’on règle la bague de mise au point sur l’infini. Cette distance dépend à la fois du format du capteur, de l’ouverture et la focale utilisés.

En réglant l’objectif sur l’hyperfocale, la profondeur de champ s’étend de l’infini jusqu’à la moitié de cette distance et vous assure d’obtenir la plus grande zone de netteté possible. Par exemple si votre point d’hyperfocale est situé à 6 mètres, tout ce qui se trouvera entre 3 mètres du boîtier et l’infini sera net. Sachez qu’il existe plusieurs sites web (DOFmaster) et des applications pour smartphones (Hyperfocal, SetMyCamera, DOF Calculator) permettant de la calculer. 

EXPOSER À DROITE 

L’enregistrement au format Raw s’accompagne idéalement d’une exposition qui enregistre autant d’informations que possible. C’est le cas de l’exposition à droite qui vise à déplacer les tonalités moyennes de l’image en direction des hautes lumières sans pour autant écrêter ces dernières. Il s’agit d’une technique qui montre toute son efficacité en photo de paysage puisque le photographe dispose du temps qu’il faut pour peaufiner l’ajustement des paramètres d’exposition.

Toutefois, l’exposition à droite demande de bien connaître son appareil (notamment la technique de l’histogramme et le témoin d’écrêtage) et d’opérer une compensation d’exposition inversement proportionnelle dans son logiciel de développement Raw.

LA RETOUCHE 

Le lieu, la météo et la technique de prise de vue sont bien sûr des éléments importants pour la photographie de paysage, mais la tâche ne s’arrête pas là. De nombreux outils et commandes de Lightroom ou de Camera Raw permettent d’améliorer le rendu des couleurs. Quand elle sort de l’appareil photo, une image au format Raw est plutôt plate et manque de saturation, de vivacité et de netteté. En fait, toute prise de vue au format Raw nécessite quelques réglages supplémentaires, même si la lumière était parfaite.

Quelques glissières, dans Lightroom ou dans Camera Raw, peuvent faire la différence. L’un des avantages de Photoshop est la possibilité d’utiliser des calques et des masques, des fonctionnalités absentes dans Lightroom et dans Camera Raw. Ils permettent de n’agir que sur des parties précises de l’image et de contrôler étroitement les divers aspects des réglages. Lightroom et Camera Raw sont équipés d’un outil appelé Pinceau de retouche, mais il n’est toutefois pas aussi souple que les calques ou encore les masques que propose Photoshop.

La fusion de plusieurs vues pour n’en obtenir qu’une seule est un fantastique moyen pour restituer la totalité d’une plage dynamique. Celle des reflex récents est relativement étendue, couvrant jusqu’à 14 indices de lumination (IL). C’est assez impressionnant, mais néanmoins nettement en deçà de la plage dynamique de certaines scènes très contrastées.

D’où l’intérêt de fusionner plusieurs vues afin de couvrir une plage dynamique trop étendue pour le capteur. C’est une technique assez simple dont les résultats peuvent être spectaculaires. Une autre technique consiste à peindre littéralement avec la lumière au cours d’une pose longue, en promenant le faisceau d’une torche électrique sur les parties de la scène à déboucher. Ce procédé plus artistique que technique produit des effets dont vous auriez tout lieu d’être fier.

Rodolphe Depuis plus de 15 ans j’aime la photographie et tout ce qui l’entoure. Je suis aujourd’hui rédateur chez Phox Blog ! Checkez mes autres articles en clicant sur mon nom !

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