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Juliette Jourdain, Les Âmes Cachées

Juliette Jourdain est une jeune photographe portraitiste. Une virtuose de l’autoportrait. Ses clichés sont de véritables œuvres d’art tant elle puise dans différentes disciplines son inspiration. Explications.

Photos : Juliette Jourdain

«  Il faut savoir incarner son personnage pour le rendre réaliste et vivant. La trans-formation de soi est très libératrice » 

Juliette, pouvez-vous résumer votre parcours aux lecteurs de PHOX Le Mag Photo ? 

Je me passionne depuis toujours pour les arts manuels, notamment le dessin et la peinture. Un peu plus tard, vers mes 18 ans, s’ajoute à cela la découverte de la photo vers laquelle je m’oriente très rapidement, presque au détriment du dessin.

Je retrouvais dans cette discipline tout ce qui m’avait attiré chez les autres. Après avoir étudié la photographie pendant 3 ans à Paris, je me suis lancée dans une carrière free-lance de photographe spécialisée dans l’art du portrait et de l’autoportrait en studio.

Quelles sont les motivations qui vous ont poussé vers la photographie de portrait ?

La photographie de portrait m’a tout de suite plu et je m’y suis consacrée à 100%. J’y ai trouvé le moyen de combiner ma passion pour la photo, celle pour le dessin et la peinture en réalisant moi-même les maquillages, ainsi que les retouches de mes images. J’aime essayer de faire transparaître des émotions ou des ressentis au travers de mes images, tout en permettant au spectateur de s’y identifier.

Je réalise tous mes portraits en studio, et cela me permet de contrôler toutes les étapes de la création: la lumière, le choix du fond, le décor, les couleurs etc. J’aime être maîtresse de l’intégralité de ma photo, de l’idée au résultat final. Finalement, c’est un peu le même principe que de peindre un tableau.

Beaucoup sont aussi des autoportraits ? Comment expliquer cette dualité dans vos images ?

Lorsque j’ai découvert ma passion pour la photo de portrait, je me suis beaucoup entrainée seule sur moi-même, et c’est ainsi que j’ai pris goût à la création d’autoportraits. Je prenais beaucoup de plaisir à me transformer en des personnages variés, au gré de mes humeurs.

J’ai donc par la suite décidé de continuer dans cette voie et de développer une série de 365 autoportraits, que j’ai nommée “Big-Headed”, qui est à ce jour toujours en cours de réalisation (plus de 230 autoportraits pour l’instant !)

C’est un très gros travail personnel aussi bien esthétique que psychologique. Cependant, ce n’est pas le propos de cette série : l’idée est que le spectateur qui regarde mes photos ne se demande pas ce que j’avais en tête à ce moment-là, mais se demande ce que cela interpelle en lui.

On ressent une véritable signature artistique dans vos images. Vos clichés semblent s’inspirer aussi bien de l’univers du cinéma que de la peinture. Qu’est ce qui gouverne à la conception puis à la réalisation d’une prise de vue ? 

Je m’inspire en effet beaucoup de la peinture, du dessin et de l’univers du cinéma, séries, musique… Par exemple, si j’entend une musique qui me touche, je vais avoir envie d’essayer de « l’illustrer » par une image. Je me demande alors quelle émotion en ressort le plus, à quelle couleur elle me fait penser, etc. Mais la vie de tous les jours est également une grande source d’idées, comme par exemple les gens que l’on croise.

Je ne suis pas dans la recherche d’inspiration à tout prix, je photographie quand j’estime qu’une bonne idée me vient et qu’elle mérite d’être poussée plus loin. Et puis, l’élément majeur pour moi est d’attendre le moment où j’ai vraiment envie de créer. Je peux passer par de longues périodes où je n’en ressens pas le besoin, puis soudainement avoir envie de créer tous les jours. Je fais en sorte que cela reste un plaisir et ne devienne pas une contrainte.

Vos portraits sont réalisés en studio. À travers la « mise en scène » que l’on devine derrière chaque image avec ces choix de costumes, de maquillages, le travail sur les lumières ou encore ces ambiances parfois ambivalentes, on ressent un certain enthousiasme à embrasser des personnages puis à les photographier ? Ça dépasse le simple fait de déclencher, on se trompe ? 

J’aime mêler mon travail à une multitude de disciplines différentes. Notamment pour la réalisation des autoportraits, je suis en premier lieu photographe, mais je m’improvise aussi maquilleuse, modèle, retoucheuse, styliste et d’une certaine manière presque actrice. Il faut savoir incarner son personnage pour le rendre réaliste et vivant.

La transformation de soi est très libératrice. Dans la vie de tous les jours, on se restreint, mais devant l’objectif, on peut être qui on veut, du personnage le plus loufoque au plus sombre et dangereux. Le fait de travailler seule, de ne pas être observée me permet de me sentir beaucoup plus libre d’être moi-même, sans peur du jugement.

On est frappé par la grande diversité qui existe dans votre travail. C’est parfois sombre, quelque fois iconique, tantôt décalé, des fois drôle, mélancolique ou futuriste…. C’est important pour vous d’explorer des ambiances si contrastées ?

Je laisse énormément parler mon ressenti pour la création d’une image. Cela explique cette diversité, que je considère également comme essentielle lorsque l’on réalise une série aussi longue sur le même thème (en ce qui concerne Big-Headed). Je pense que nous avons en chacun de nous tout un tas de facettes très différentes les unes des autres, et qu’il est sain de les explorer et de les laisser s’exprimer, les meilleures comme les pires.

Parlons un tout petit peu matériel, quelle la configuration de prédilection vous aimez utiliser pour réaliser vos portraits  ?

Je suis assez fidèle à un certain type d’éclairage que j’affectionne pour la réalisation de mes portraits. J’utilise généralement un à deux flashs de studio sur lesquels j’ajoute des boîtes à lumière ou parfois d’autres accessoires (même fabriqués!).  Mon appareil photo numérique (un Nikon D800) et ma focale fixe 50mm autour du coup pour les portraits, sur un trépied avec ma télécommande dans la main pour les autoportraits.

Vous retouchez ?

Je retouche moi-même toutes mes images ! Je considère que cela fait partie intégrante du processus final. Quand me vient l’idée d’un portrait, j’imagine le résultat et cela prend en compte la phase de retouche. Je sais d’avance quel rendu de couleur j’aimerai avoir par exemple. La retouche me permet également d’ajouter une ambiance, des textures, des effets que je ne peux pas rendre en photo directement, faute de matériel par exemple. C’est pour moi un outil à part entière et c’est d’ailleurs un de mes stades préférés dans la création d’une image.

Un dernier mot sur votre prochain projet ?

Pour le moment, je me concentre sur mon projet d’autoportraits qui devrait encore durer et m’occuper un bon moment. Il ne sera terminé que lorsque j’aurai mes 365 autoportraits.

Retrouvez tout l’univers et le travail de Juliette Jourdain sur son profil instagram :
@juliettejrdn

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Rodolphe Depuis plus de 15 ans j’aime la photographie et tout ce qui l’entoure. Je suis aujourd’hui rédateur chez Phox Blog ! Checkez mes autres articles en clicant sur mon nom !

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