Dans un monde où les smartphones sont devenus les appareils de prise de vue les plus instinctifs, et où les appareils photo compacts, donc légers, se raréfient, le X100VI possède plusieurs atouts qui ne se mesurent pas. Les utilisateurs des premières heures le savent bien. Ils connaissent la possibilité de basculer entre un mode de visée optique, qui permet de se confronter au réel, tout en laissant un peu d’espace de part et d’autre d’une fenêtre, pour voir « entrer » un sujet dans le cadre avant de déclencher, comme on le fait avec un appareil télémétrique. Cela tombe bien, le viseur est placé sur le côté gauche, comme sur les prestigieux modèles taillés pour les reporters à l’ère argentique, ou les M actuels, chers à Leica. Sauf qu’ici, on accède aussi à un viseur Oled de 3,69 Mpts, à la volée, en actionnant le levier situé à l’avant du boîtier, tout près de l’optique. Une originalité présente depuis le tout premier modèle, à laquelle Fujifilm n’a pas dérogé. Une fonctionnalité unique sur un compact (les X-Pro le permettent aussi, parmi les appareils hybrides à optiques interchangeables). Cela, dans un boîtier retro, que l’on croirait tout droit sorti des années 60. Ce mariage entre vintage et modernité symbolise  le juste équilibre trouvé par les ingénieurs de Fujifilm. 

Résultat, le plaisir est total à l’usage. Les principaux réglages peuvent être effectués à l’ancienne, c’est-à-dire sans passer par les menus du boîtier (qui n’ont toujours pas été renouvelés, ils en auraient pourtant bien besoin, pour une meilleure lisibilité). La double molette pour ajuster la vitesse et la sensibilité Iso est très astucieuse, tandis que l’ouverture peut être réglée via la bague dédiée, autour de l’optique. Pour compléter cela, deux roues situées à l’avant et à l’arrière sont entièrement paramétrables, tout comme la touche située près du déclencheur, ou le bouton placé à l’avant, sous le levier. Sobre et efficace. Quant à ceux qui douteraient de la qualité des images avec l’objectif 35 mm f/2, qu’ils soient 
rassurés : les fichiers Jpeg (ou Heif), toujours aussi bons chez Fujifilm, et la hausse de la définition (on passe de 26 à 40 Mpxl) est très bien encaissée par l’optique. Il faudra 
toujours fermer à f/4 pour de meilleurs résultats, mais le rendu plus velouté autour de la zone de mise au point à f/2 a du charme, selon le mode de simulation de film choisi. 


Il faut aussi rappeler qu’il est possible de photographier à 10 cm seulement, sans passer par un quelconque mode macro, et qu’il est permis d’accéder numériquement aux focales de 50 et 70 mm, moyennant un recadrage : c’est là un avantage non négligeable, lié à la hausse de la définition. Lors de la prise de vue, on constate des progrès au niveau de l’autofocus, qui s’accompagnent de plusieurs modes de détection de sujets. Si la mise au point est plus efficace, par rapport au X100V, on constate toujours un fonctionnement audible de l’autofocus, ce qui est dû à l’optique. 

Ce, dès la mise sous tension de l’appareil, même si le bruit est atténué, en comparaison avec le précédent modèle. Cela ne nuit en aucun cas au plaisir éprouvé en photographiant avec le X100VI. Et la possibilité d’articuler l’écran LCD (un peu plus que sur le X100V, 45° contre 30°), d’activer le filtre ND intégré (4 IL), sont autant d’options appréciables qui décuplent la palette créative de ce modèle. Le boîtier est protégé contre les intempéries, l’optique, partiellement : il faut visser le filtre optionnel PRF-49S pour 
protéger l’objectif contre l’intrusion de poussière ou de liquides. L’autonomie est bonne, et le fait de pouvoir recharger le boîtier en USB-C est précieux. L’appairage avec l’application XApp fonctionne à merveille, pour ensuite piloter le boîtier à distance, partager des images ou mettre à jour le firmware.