Co-fondateur du festival dédié à la photographie animalière et de nature, avec Baptiste Deturche et Pierre Raphoz, le photographe et galeriste Mario Colonel revient sur la genèse du projet et dresse les grandes lignes de la seconde édition, qui aura lieu fin octobre. Avec un photographe de renom en tête d’affiche.
Comment est venue l’idée de créer un tel festival dédié à la photo de nature et animalière, à Chamonix ?
Nous habitons dans un endroit exceptionnel pour la nature et nous sommes confrontés, comme beaucoup, même plus que la majorité des gens, à la vision réelle du changement climatique : les glaciers se retirent à vitesse grand V, les montagnes s’effondrent avec le permafrost qui tombe… et parallèlement à ça, Chamonix est un
endroit hallucinant d’un point de vue touristique : 40 000 visiteurs chaque semaine en hiver, 100 000 l’été. L’image de Chamonix, c’est sport extrême, sport à tout va, c’est la mecque de l’alpinisme, du ski hors-piste et du ski de pente, c’est un lieu hyper connu pour le parapente, c’est une vallée où, pratiquement, tu nais des skis au pied, la voile de parapente ou le baudrier d’escalade, déjà, mis sur toi. Paradoxalement à ça, autour de cette vie trépidante de la vallée de Chamonix, il y a une diversité, une biodiversité incroyable : on a aujourd’hui douze loups, il y a eu une attaque à 100 m de chez moi le printemps dernier ; l’autre fois, on était dans notre cuisine avec ma femme, je vois passer un cerf, il y en a plus de cent-dix dans les parages. On a le sentiment d’être dans la montagne urbanisée. Il y a eu une adaptation de la nature qui est assez incroyable. Peu de gens, peu de touristes, en ont conscience.
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Y a-t-il une volonté de votre part de véhiculer des messages, sur le front du climat notamment ?
Le festival est né de plusieurs constats. Il n’y a pas que des gens ici qui sont montés sur des ressorts et qui sont à 100% dans le sport extrême. Quand tu lèves la tête vers ces montagnes, elles sont évidemment symboles de sport, mais elles sont aussi symboles d’une grande nature et elles sont propices à la contemplation, donc, qui dit contemplation, dit photo. Aujourd’hui, pour de multiples raisons, dans les régions liées au changement climatique, les photographes sont devenus un peu des porteurs de messages. Surtout les photographes de nature. Ils ont une place prépondérante dans la société et dans l’image. Vincent Munier, Jérémie Villet, Yann Arthus-Bertrand et d’autres ont montré un chemin où, à travers l’image, on peut aussi éduquer, démontrer, etc. Le festival se propose ainsi d’inviter des écoles, créer des parcours dans la forêt avec des jeux pour les enfants, organiser des conférences avec des scientifiques sur le permafrost, le changement climatique en montagne. Bref, être aussi un relais culturel, des passeurs d’émotions et d’informations.
Quel rôle ont joué les équipes de Montier-en-Der, auprès de vous ?
Montier, en fait, c’est le parrain, c’est celui qui nous a donné le premier coup de pouce, qui nous a donné les contacts, qui est là avec une bienveillance, qui surveille un peu. Comme un père qui aide son enfant à faire ses premiers pas.
Comment accueillez-vous les photographes qui exposent ?
Dès le départ, la demande du bureau a été de mettre l’accent sur l’accueil des photographes. Les hébergements, les repas sont offerts. Les frais de déplacement sont pris en charge à hauteur de 150 euros. Il y a plein de gens qui sont des semi-pros, qui essaient d’en vivre, qui n’en vivent pas encore complètement et qui sortent un livre à compte d’auteur ou des produits dérivés. Ces festivals sont pour eux aussi l’occasion de se faire connaître puis de vendre un peu des produits pour payer le prochain voyage, la prochaine optique, etc. La plupart sont plus que ravis, ils ont tout vendu.
Plus de cinq mille visiteurs sont venus lors de la première édition…
Il y avait beaucoup de guides, des gens actifs, des moniteurs de ski, des gens qu’on a l’habitude de voir déjà en montagne, mais sur l’aspect sport. Ce qu’on a ressenti, c’est qu’ils étaient ébahis par la qualité des images, des photos, parce que ce n’est pas du tout un monde qu’ils côtoient habituellement. C’est-à-dire que quand tu skies ou quand tu grimpes, celui qui fait la photo, c’est l’empêcheur de tourner en rond, parce que celui-là, il va prendre un peu de temps. Et d’un coup, ils se retrouvaient confrontés à des gens qui, par leurs images, leur prouvent qu’on peut faire de belles images.
Après Jérémie Villet lors de la première édition, vous avez un nouvel invité prestigieux en 2024 !
Nous sommes très heureux que Vincent Munier ait accepté d’être l’invité d’honneur de la seconde édition. Il va y avoir six soirées cette année autour du festival. Deux avant, deux après et deux pendant. On va initier le principe des bâches pour les expositions en extérieur cette année aussi dans les nouveautés. On a deux parrains médias qui ne sont pas des moindres. Il y a Terre Sauvage qui devient un partenaire média. Des plateaux seront organisés pendant le festival sur place, avec Radio France Pays de Savoie. Pour une deuxième année, je trouve que ça prend une dimension intéressante. On continue à monter en puissance. En 2025, d’autres projets arriveront.
Infos :
Où : Vallée de Chamonix Mont-Blanc
Quand : du 25 au 27 octobre 2024
UN CONCOURS, SEPT THÉMATIQUES
À l’occasion du festival, un concours est organisé. Sept thèmes sont proposés, pour cette seconde édition. Chacun des lauréats de ces différentes catégories verra ses images exposées durant toute la durée des vacances de la Toussaint. Deux photos maximum doivent être envoyées par thème : Paysage du monde ; Massif du Mont Blanc ; Graphisme ; Macro-proxi photographie ; Vie animale du monde ; Vie sous-marine du monde ; Homme et la nature. Un concours Tremplin est également ouvert aux jeunes talents de moins de 30 ans. Pour participer, il faut déposer son dossier d’ici le 15 avril à minuit. Tous les détails et les règlements sont disponibles en ligne sur le site officiel du festival.
L'Avis de PHOX sur le Chamonix Photo Festival
Chez PHOX, nous apprécions particulièrement l’initiative du Chamonix Photo Festival qui, à travers son engagement envers la photographie de nature et animalière, contribue significativement à sensibiliser le public aux enjeux environnementaux actuels. Le festival offre une plateforme unique pour les photographes de montrer comment l’art visuel peut jouer un rôle crucial dans l’éducation et la préservation de notre planète. Cette convergence entre art, nature et sensibilisation aligne parfaitement avec notre mission chez PHOX de fournir des équipements qui aident à capturer et à célébrer la beauté du monde naturel.
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En quelques mots
Le Chamonix Photo Festival, co-fondé par Mario Colonel, Baptiste Deturche et Pierre Raphoz, célèbre la photographie animalière et de nature dans l’emblématique vallée de Chamonix. Conçu comme une réponse locale aux défis environnementaux et un hommage à la biodiversité alpine, ce festival va au-delà du sport extrême pour mettre en lumière les merveilles naturelles et la fragilité écologique de la région. La deuxième édition promet des événements enrichissants, incluant des conférences sur le changement climatique, des ateliers pour enfants, et des expositions photographiques en plein air, le tout sous l’égide de Vincent Munier, photographe de renom et invité d’honneur.
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Engagement et Inspiration au Chamonix Photo Festival
Le Chamonix Photo Festival se distingue non seulement par son cadre spectaculaire mais aussi par son engagement profond envers les causes environnementales et la communauté photographique. En accueillant des photographes du monde entier, il favorise un échange culturel enrichissant et inspire les visiteurs à prendre conscience des impacts visuels et émotionnels de la photographie. L’initiative de mettre en avant des images captivantes qui racontent les histoires de notre environnement, tout en offrant des séminaires et des activités éducatives, renforce l’importance de la conservation et de la responsabilité environnementale à travers l’art.
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