Nous allons vous expliquer comment se passer d’un flash dans un intérieur sombre. Quels sont les contraintes et les choix techniques qui s’imposent au photographe ? Petite revue de détails.
« Il existe deux difficultés : le manque de lumière qui va de paire quelque fois avec
l’interdiction d’utiliser un flash »
pour faire la mise au point.
Bien analyser les conditions de prise de vue
L’observation est toujours un préalable nécessaire en photographie pour analyser tout ce qui peut interférer dans votre prise de vue.
Dans un intérieur, il existe deux difficultés majeurs à contourner pour le photographe : le manque de lumière qui va de paire quelque fois avec l’interdiction d’utiliser un flash (au musée par exemple) et le mouvement d’éventuels sujets dans cet espace sombre qui interdit de se reposer sur l’emploi de vitesses trop lentes.
N’oubliez pas que si votre capteur recherche la lumière, l’autofocus en a également besoin pour bien fonctionner. Dès lors essayez de dénicher des zones de contrastes qui permettront à celui-ci de faire le point dans les meilleures conditions.
Même au sein d’un environnement sombre subsistent des disparités ! Il peut y avoir un rayon lumineux provenant d’une lucarne, d’un éclairage même médiocre (concert) ou d’une bougie (dans les églises) ; tous ces éléments peuvent être des atouts précieux et imposer le cadre de votre composition du fait de leurs providences. Si vous souhaitez découvrir nos accessoires portant sur la lumière dans la photographie c’est ici !
Vous pouvez éventuellement vous aider de votre smartphone ou d’une lumière d’appoint (une frontale ou encore une petite Led) pour trouver le peu de lumière dont vous avez besoin. Soyez imaginatif !
Bien choisir son équipement
Dans notre cas de figure, le choix n’est pas compliqué. L’espace limité et la quasi absence de lumière rend impérieux le choix d’un boitier performant en haute sensibilité (le 24×36 est idéal) et d’un grand-angle lumineux (f/2 à f/1,4) qui sera précieux pour opérer dans de telles conditions.
Ce dernier peut-être un zoom ou une focale fixe avec un angle de champ le plus large possible. La distance focale associée à l’ouverture devront permettre d’éviter les flous de bougé et d’obtenir une profondeur de champ convenable pour travailler en basse lumière.
L’emploi d’un trépied surtout si vous pouvez photographier en vitesse lente sera rassurant même si les hybrides récents ont tous adopté la stabilisation mécanique du capteur qui peut être couplée à la stabilisation optique de l’objectif (voir p. 17 de ce guide).
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Optez pour les bons réglages
En premier lieu, paramètrez votre sensibilité ISO à la plus haute valeur possible pour avoir la plus grande marge de manœuvre en terme de vitesse ou d’ouverture. 12 800 ISO n’est plus une valeur d’usage rédhibitoire pour obtenir une belle qualité d’image.
Au-delà c’est plus hasardeux ! Pour cela, privilégiez le format Raw qui en post-production offre une grande souplesse notamment dans la correction du bruit numérique et de l’exposition.
Pensez à régler la balance des blancs (mode Auto voire en la personnalisant et en fixant vous même la température de couleur) même si elle se corrige aisément dans n’importe quel logiciel de retouche.
Au niveau de la mesure de la lumière, le mode matriciel devrait convenir en règle générale mais n’hésitez pas à basculer en mode spot pour profiter d’un rayon même infime. Cela permet de réaliser souvent des images aux ambiances singulières.
Vous pouvez éventuellement corriger l’exposition par 1/3 d’IL pour parfaire cette mesure.
Quelques astuces
Si vous n’avez pas de trépied et que la lumière se fait rare vous devez absolument chercher à vous stabiliser. Pour cela tenez fermement votre appareil les bras collés au corps pour gagner en stabilité. Le cas échéant, adossez vous à un mur et au moment où vous déclenchez réalisez une petite apnée.
Tous ces fondamentaux sont nécessaires pour mettre toutes les chances de votre côté pour éviter le flou de bougé. Bien sûr certains appareils offrent désormais la stabilisation mécanique qui peut se coupler à la stabilisation optique pour des gains qui peuvent atteindre jusqu’à 8 vitesses sous la norme préconisée.
Utilisez de temps à autre le mode rafale peut être un moyen de contourner la crainte d’un flou de bougé. Enfin travaillez en mode A (Aperture) afin de pouvoir choisir à chaque prise de vue la plus grande ouverture possible pour laisser passer le plus de lumière possible à condition de tenir les vitesses d’obturation dont vous avez besoin.
Si le sujet à photographier est immobile, la question de la vitesse ne se pose pas et vous n’avez pas à vous soucier du temps de pause puisque vous ne devez figer aucun mouvement. Dans le cadre contraire, basculez sur le mode vitesse (S pour Speed en anglais) pour obtenir une image nette et figer le déplacement.
Tous ces conseils devraient vous permettre de réaliser des images qui dans ce contexte sont souvent à part, mystérieuses, presque habitées.
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OPTEZ POUR UN PARTI PRIS
Quand les conditions de prises de vue ne sont pas idéales, le photographe doit savoir tourner à son avantage ce qui semble être un handicap incontournable.
Puisque la lumière manque et qu’il n’y a pas de contrastes de couleur à exploiter, une solution consiste à créer ses compositions avec ces tons sombres.
D’une part en montant les ISO de manière à faire surgir un grain « artistique » qui rappellera les rendus argentiques d’antan ; d’autre part en misant sur la conversion noir et blanc.
Dans les deux cas, il faudra passer par la case retouche pour optimiser ces choix qui relèvent d’un vrai parti pris de la part de l’auteur.
