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Choisir son téléobjectif

Les annonces sur le marché se succèdent les unes les autres. Tour à tour Canon, Tamron Sigma, Nikon et Olympus ont dévoilé leurs gammes de téléobjectifs. Quel téléobjectif choisir et quels sont les usages possibles derrière ce florilège d’annonces ? Explications.

« Un objectif a une seule mission : focaliser la lumière issue du sujet afin de la projeter sur le capteur lequel doit se trouver sur le « plan image » pour obtenir des images nettes et piquées. »

Le Sony FE 70-200mm f/2,8 GM OSS II : un téléobjectif classique et indispensable pour de nombreux professionnels. Sa mise au point est assurée par 4 moteurs linéaires !

Les nouveaux télézooms, comme ici le Tamron 150-500 mmd/5-6,7 Di III VC VXD, allient compacité et performances optiques. Photographier à mains levées est désormais possible avec de telles focales.

Cet Olympus M.Zuiko Digital ED 300mm F4 IS Pro offre une compacité absolue avec une ouverture à f/4. Dans ce registre le micro 4/3 combine de multiples atouts.

Cet Olympus M.Zuiko Digital ED 300mm F4 IS Pro offre une compacité absolue avec une ouverture à f/4. Dans ce registre le micro 4/3 combine de multiples atouts.

Il est loin le temps ou les photographes amateurs se contentaient d’un classique 70-300 mm voire d’un 70-200 mm pour compléter le zoom de base fourni en kit, délaissant les focales plus longues, souvent très onéreuses et plébiscitées par les photographes spécialisés (animaliers et de sport en général) … et fortunés.

Il existe désormais des téléobjectifs ambitieux à des prix contenus pour découvrir la prise de vue à très longue focale.

Tamron et Sigma ont été précurseurs avec la déclinaison de leurs remarquables 150-600 mm pour reflex et aujourd’hui pour hybrides. Un choix éclectique est désormais disponible.

Qu’est-ce que la focale d’un objectif ?

Un objectif est constitué de lentilles sphériques assemblées selon une formule optique prore à chaque constructeur. Elles sont centrées et alignées suivant un axe optique.

L’ensemble focalise les rayons incidents issus du sujet et en projette l’image finale sur un « plan image », perpendiculaire à l’axe optique. C’est la distance entre le centre optique ainsi constitué et ce dernier qui détermine la longueur focale d’un objectif, appelée communément « focale ».

Un objectif a une seule mission : focaliser la lumière afin de la projeter sur le capteur pour obtenir des images nettes et piquées. Deux informations élémentaires définissent un objectif : sa longueur focale (exprimée en mm) et son ouverture.

Viennent ensuite, selon les usages désirés, d’autres caractéristiques comme la distance minimale de mise au point, le mode de mise au point, sa monture, sa taille, son poids et son éventuelle stabilisation. Il existe globalement trois grandes familles d’objectifs.

Les trois grandes familles de focales

Les focales normales sont les focales égales, ou se rapprochant, de la diagonale du format de la surface photosensible. La référence étant le format 24 x 36 mm, dont la diagonale mesure 43,27 mm, un objectif de focale normale serait donc un 43 mm.

La focale standard ou commune est la focale commerciale la plus proche de la focale normale. En 24 x 36 mm, on considère qu’il s’agit du 50 mm. Les grand-angles sont les objectifs dont la focale est inférieure à la focale normale.

Certains considèrent, pour le format 24 x 36 mm, que les grand-angles démarrent à partir du 35 mm, pour d’autres c’est à partir du 28 mm ou encore du 24 mm.

Les grand angles permettent de « voir plus large » (grâce à un « angle de champ » plus étendu) et sont particulièrement adaptés aux sujets proches (photo de rue, paysages) et/ou aux conditions où vous avez peu de recul par rapport à votre sujet (architecture).

Les longues focales sont donc celles nettement supérieures aux focales normales. Là encore, en format 24 x 36 mm, certains jugent qu’un 85 mm est déjà une longue focale, d’autres considèrent que ce domaine ne débute qu’à partir de 100 mm voire 120 mm.

Dans tous les cas, les longues focales sont particulièrement adaptées aux sujets éloignés, ou bien lorsque vous souhaitez réaliser des cadrages serrés, grâce à leur angle de champ plus étroit. Ainsi se prêtent ils bien à la photographie de faune et de nature, de sport ou encore au portrait.

Focale réelle ou focale équivalente ?

La « focale réelle » d’un objectif est notifiée et inscrite sur l’objectif. C’est une donnée intrinsèque et qui ne dépend pas du boîtier sur lequel vous montez l’objectif. La « focale équivalente », par contre, varie en fonction de la taille du capteur de votre appareil.

Que la monture soit identique ou non, en numérique, il est désormais possible de monter un même objectif sur des boîtiers aux tailles de capteurs différentes (FX versus DX chez Nikon par exemple).

De fait pour connaître la « focale équivalente », vous avez besoin de deux informations : la focale réelle de l’objectif, que vous multipliez ensuite par le coefficient de conversion ou multiplicateur. Il est généralement de 1,5x pour un capteur APS-C ou 2x pour un capteur micro4/3.

Celui-ci est obtenu en divisant la diagonale du format 24×36 par la diagonale du capteur utilisé.

Longue focale ou téléobjectif ?

La focale réelle d’un objectif correspond à la distance entre son centre optique et le plan image. Sur les longues focales, cela implique qu’avec un 500 mm, ce centre optique se trouve au moins à 500 mm de la surface photosensible.

Normalement, ce centre optique se trouve au milieu de la formule optique, ce qui impliquerait que le moindre 500 mm devrait mesurer 1 mètre ! Ce qui les rendrait à la fois lourds et impossibles à manipuler par une seule personne.

Pour éviter cela, soit le centre optique a été placé plus en avant que ne le dictait une formule optique classique; soit on a fait en sorte que la distance parcourue depuis le centre optique à l’intérieur de l’objectif soit plus longue.

Ce n’est qu’en 1860 que ce principe physique fut appliqué à la conception des objectifs photographiques. Les téléobjectifs étaient nés !

Des choix techniques différents selon les fabricants

Dans un téléobjectif « classique », la formule optique comporte des lentilles spécifiques qui sont utilisées pour déplacer virtuellement le centre optique vers l’avant de l’objectif : sa taille physique effective est donc plus courte que sa focale réelle.

C’est la solution la plus commune, qu’il s’agisse d’un téléobjectif à focale fixe ou un télézoom. Pour obtenir un téléobjectif qui dispose à la fois d’une grande longueur focale et d’une grande ouverture tout en restant compact, Canon et Nikon ont tous deux développé des solutions différentes.

Il s’agit respectivement des lentilles DO (Diffractive Optics), à haut indice de diffraction, et PF (Phase Fresnel), basée sur le principe de Fresnel.

Les moyens sont différents, mais la finalité identique : une seule lentille spécialisée permet d’optimiser la compacité de la formule optique tout en maintenant la qualité d’image. Une autre solution a été adoptée dans les objectifs « catadioptriques ».

À l’intérieur de ceux-ci se trouve un miroir qui permet d’allonger artificiellement le trajet parcouru par la lumière après être passé par le centre optique. Les avantages sont nombreux puisqu’un objectif catadioptrique peut aisément atteindre de très longues focales tout en restant compact.

Il est de plus moins onéreux à produire puisqu’il ne nécessite pas de lentilles complexes. Revers de la médaille, l’ouverture demeure fixe, et généralement assez faible, ce qui en limite l’usage et la polyvalence. De plus, ce miroir crée des taches de bokeh caractéristiques en forme de donuts.

Quels usages pour un téléobjectif ?

Les longues focales sont particulièrement adaptées aux sujets éloignés. C’est leur premier usage évident.

D’ailleurs, si vous avez un zoom de forte amplitude vous allez spontanément utiliser les plus longues focales pour capturer les sujets les plus lointains.

Mais ce n’est pas leur seul intérêt, puisque les téléobjectifs peuvent se rendre utiles grâce à la faible profondeur de champ qu’ils proposent, leur capacité à « affiner le sujet » et leur tendance à « compresser les plans ».

Longue focale et faible profondeur de champ

Pour obtenir une faible profondeur de champ et isoler votre sujet avec un joli flou d’arrière-plan, vous avez trois solutions, que vous pouvez exploiter individuellement ou simultanément : vous rapprocher de votre sujet, utiliser une ouverture plus élevée (f/2,8 à f/1,2) ou, à ouverture constante, allonger la focale.

Avec un très long téléobjectif, vous aurez parfois le problème du manque de profondeur de champ. Pour qu’une portion importante de votre sujet soit nette, il faudra fermer votre diaphragme; ce qui nécessitera d’allonger le temps de pose ou monter en sensibilité.

Un bon système de stabilisation (interne ou un trépied) est donc essentiel pour assister le photographe.

Cadrer « serré » ses sujets

Plus vous vous approchez d’un bâtiment, plus celui-ci prend de la place dans votre champ de vision et semble large. Éloignez-vous-en et l’effet inverse se produira : il semblera plus étroit. C’est exactement ce qui se passe avec un téléobjectif.

Cet effet est très utile en portrait, pour affiner les visages, mais aussi en photographie d’architecture voire en paysage ou photographie animalière pour des gros plans.

Ainsi, avec un téléobjectif, les lignes fuyantes seront moins marquées et les contours d’un bâtiment vous sembleront plus parallèles.

De même en paysage, où les arbres, vus de loin, vous sembleront plus droits et mieux alignés. Attention toutefois à ne pas en abuser, surtout en portrait, au risque de vous retrouver avec des visages émaciés et maladifs.

La compression des plans

Plus votre sujet sera éloigné, plus la profondeur de champ sera importante. De fait deux objets pourtant physiquement très distants apparaîtront comme nets sur l’image, donnant l’impression qu’ils sont juste l’un derrière l’autre.

Cela peut donner des résultats très intéressants, notamment de nuit, en plaçant la lune derrière un bâtiment de grande taille, pour faire croire que l’astre est encore plus imposant.

En architecture, cette compression des plans donne rapidement une sensation d’étouffement; il faudra y recourir avec parcimonie.

Notez, au passage, que plus vous photographiez un sujet éloigné, plus le voile atmosphérique dégradera la qualité de votre image : l’épaisseur d’air (surtout s’il est pollué ou humide) se comporte comme une lentille diffusante.

Longues focales et macrophotographie

Si la plupart des téléobjectifs ont des mises au point minimales allant de quelques centimètres à plusieurs mètres, certaines longues focales sont spécialisées en macrophotographie, avec une mise au point rapprochée très faible.

Ici, l’intérêt est de se rapprocher doublement de son sujet, à la fois physiquement et en jouant sur le grossissement.

C’est pour cela que vous trouverez nombre d’objectifs « macro » dont la focale est comprise entre 100 et 150 mm puisqu’ils sont tout à fait adaptés à cette pratique. Notez que les récents Tamron 150-500 mm f/5-6,7 Di III VC VXD et Sigma 150-600 mm f/5-6,3 DG DN OS affichent une mise au point minimale aux alentours de 60 cm. Incroyable !

ÊTRE NET AVEC UN TÉLÉOBJECTIF

Plusieurs règles vous permettent d’assurer la netteté d’une image. La règle du 1/focale exige que la vitesse d’obturation minimale par rapport à une focale donnée soit à l’inverse de celle-ci (1/600s pour un 600 mm en équivalent 24×36).

Le problème survient du manque de lumière et des ouvertures modestes de téléobjectifs, il vous faudra donc monter en sensibilité pour obtenir la vitesse d’obturation désirée. De plus en plus de systèmes cumulent la stabilisation optique avec la stabilisation interne du capteur.

C’est un plus indéniable et confortable car elle permet de descendre en vitesse de plusieurs paliers pour éviter un flou de bougé. Il est des cas où l’aide de la stabilisation peut se révéler contreproductive.

Par exemple, lorsque vous souhaitez suivre le déplacement d’un sujet pour réaliser un joli effet de filé, la stabilisation optique ou mécanique va entrer en conflit avec votre déplacement latéral en essayant de limiter votre translation.

Il en résultera des images au flou saccadé, inesthétique, alors que vous souhaitiez un rendu fluide. Autre cas de figure, avec la photographie sur trépied. Avec une stabilisation mécanique, votre capteur est toujours en mouvement afin de compenser la moindre micro vibration que vous pourriez générer.

Donc, même lorsque votre boîtier semble immobile, le capteur continue de se déplacer : c’est donc lui qui crée son propre flou de bouger, lequel peut être particulièrement désagréable notamment en macrophotographie.

Dans toutes ces situations, il faut donc désactiver vos systèmes de stabilisation, ou totalement, ou sur certains axes uniquement.

LES MULTIPLICATEURS DE FOCALE

Initialement, il s’agissait de compléments optiques se vissant devant la lentille frontale de l’objectif. Il en fallait donc un différent pour chaque objectif.

C’est Michihiro Yamaki, fondateur de Sigma, qui invente en 1961 le « téléconvertisseur universel » qui s’insère entre la monture de l’objectif et celle du boîtier. Un même convertisseur suffit pour différents objectifs.

Notez que certains objectifs comme l’Olympus disposent d’un doubleur intégré. Il en existe deux sortes : les 1,4x et les 2x, qui multiplient la focale de la valeur correspondante… mais réduisent aussi l’ouverture de respectivement un et deux diaphragmes.

Ainsi, un 300 mm f/2,8 précédé d’un téléconvertisseur 1,4x devient un 420 mm f/4 ou un 600 mm f/5,6.

LONGUE VIE AUX « PETITS » CAPTEURS

La mode a beau être au 24 x 36 mm, les amateurs de longues focales ont tout intérêt à rester fidèle aux boîtiers APS-C (reflex ou hybrides) et Micro 4/3.

Ceux-ci, en « recadrant » dans le cercle image de l’objectif, agissent comme des multiplicateurs de focale qui ne font pas perdre en luminosité.

Ils permettent surtout d’utiliser des objectifs plus petits et légers de par leur « focale réelle » moindre tout en offrant une « focale équivalente » généreuse.

En Micro 4/3 par exemple, un télézoom 100-400 mm équivaudra à un 200-800 mm pour 24 x 36 mm tout en ne pesant qu’un kilogramme et en coûtant 10 fois moins cher ! Idéal si vous devez l’emmener en randonnée ou pour transporter plusieurs téléobjectifs avec vous.

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Eduardo

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