Cet EOS 90D est un symbole du savoir-faire Canon en matière de reflex. Son rapport qualité prix sur le marché actuel est très attractif. Il reprend l’ergonomie si efficace des modèles Canon (molette + joystick), s’octroie une rafale à 10 im/s et un mode vidéo 4K UHD.
Certes, les hybrides ont le vent en poupe, et Canon n’échappe pas à la tendance, mettant les bouchées doubles sur la gamme EOS R (24 x 36).
Pour autant, le segment reflex (APS-C) n’est pas oublié avec les EOS M6 Mark II et cet EOS 90D, lancés coup sur coup, à la rentrée. Ce dernier apparaît comme le logique successeur du 80D… mais aussi du 7D Mark II, car il reprend quelques attributs qui ont fait le succès de ce reflex APS-C haut de gamme.
Miroir, mon beau miroir
Principale différence entre les hybrides et les reflex, la présence d’un miroir. L’EOS 90D est ainsi doté d’un pentaprisme couvrant 100 % du champ, avec un grossissement 0,95x et un dégagement oculaire de 22 mm.
Il sera possible d’afficher un quadrillage, en passant par les menus dédiés (de couleur jaune). La prise en main est excellente. Le design de la poignée fait à la fois écho à celui des EOS 80D et 6D Mark II. On retrouve par ailleurs un écran LCD similaire.
La dalle de 3 pouces et 1,04 Mpts est tactile et orientable dans toutes les directions, comme sur ces deux reflex. Sur le dessus, un flash intégré pilote des flashs externes sans fil, comme sur les EOS 80D et 7D Mark II.
Sur le dessus, un contrôleur LCD rassemble les principales informations de prise de vue. Sur le côté gauche, le barillet de réglages est verrouillé par une touche centrale. Le stockage des données passe par un seul et unique logement pour carte SD (compatible UHS-II).
Sans atteindre le niveau de protection de l’EOS 7D Mark II, le 90D bravera sans aucun problème des conditions climatiques difficiles, grâce à la présence de nombreux joints d’étanchéité, à condition d’utiliser également une optique protégée contre les intempéries. Au niveau de l’accu, on retrouve le très endurant LP-E6N, qui officie notamment sur le 6D Mark II.
Nouveau capteur
En interne, on trouve un capteur Cmos au format APS-C d’une définition inédite, soit 32,5 Mpxl, avec un filtre passe-bas. On passe ainsi de 24 Mpxl, sur les précédents EOS à plus de 30 Mpxl. La plage de sensibilités s’étend de 100 à 25 600 Iso par défaut et peut atteindre 51 200 Iso.
En mode Iso Auto, il est possible de définir une vitesse d’obturation minimale, de manière manuelle, ou en passant par le réglage Auto, en modes P et Av. D’après nos essais, nous conseillerons de ne pas aller au-delà de 3 200 Iso, en Raw, pour des résultats optimaux.
Au-delà, le lissage est important, nuisant aux détails. Dans les menus, il est possible d’opter pour un format Raw compressé (C-Raw), qui produit des fichiers moins lourds par rapport aux CR3 classiques.
Précieux en photo d’action, car la mémoire-tampon, qui engrange quelque vingt-cinq Raw par défaut à 10 im/s, pourra enregistrer des fichiers supplémentaires.
Un mode Rafale qui fait ainsi jeu égal avec le 7D Mark II, tandis que le système autofocus à quarante-cinq collimateurs, tous croisés, est identique à celui du 80D.
Bien entendu, le redoutable Dual Pixel AF est reconduit, autorisant une mise au point rapide et fluide en LiveView et en vidéo, avec des optiques STM.
L’obturateur mécanique culmine à 1/8 000s, mais un mode électronique investit les menus, permettant d’atteindre 1/16 000s.
Conséquence, lorsqu’on bascule en LiveView, on accède à un déclenchement totalement silencieux, comme sur un hybride. Un avantage précieux en photo de spectacle, ou pour agir en toute discrétion, dans la rue.
4K UHD sans recadrage
Le fait de tourner en ultra haute définition n’a rien de neuf sur un reflex ou un hybride Canon. Cependant, à l’image de l’EOS 5D Mark IV ou du récent EOS RP, il fallait jusqu’ici composer avec un recadrage 1,74x en mode 4K UHD.
Sur le 90D, on tournera à 25 im/s, à cette définition, sans le moindre recadrage (on pourra néanmoins activer un recadrage si nécessaire dans les menus).
En mise au point manuelle, le focus peaking apporte une précieuse aide ; tandis que l’AF Servo (dont la vitesse est paramétrable dans les menus) s’avère très utile pour suivre un sujet pendant l’enregistrement.
Le mode time-lapse vidéo est très convaincant, générant directement une séquence en accéléré au bon format. On retrouve en outre des prises micro et casque, déjà présentes sur l’EOS 80D, pour gérer au mieux la captation sonore durant le tournage.
Enfin, niveau connexion, un panneau violet est désormais dédié aux modes WiFi et Bluetooth. L’appairage s’effectue rapidement grâce au « guide pour une connexion facile » de Camera Connect, sous iOS ou Android.
FICHE TECHNIQUE
– Capteur : Cmos APS-C, 22,3 x 14,8 mm, 32,5 Mpxl avec filtre passe-bas
– Monture : Canon EF / EF-S
– Stabilisation : –
– Protection : Anti-ruissellement
Vidéo : 4K à 25 im/s, son stéréo
– Formats de fichier : Jpeg, Raw (CR3), MP4, Mov
-Autofocus : capteur AF à corrélation de phase, 45 collimateurs croisés (27 sensibles à f/8) ; LiveView par corrélation de phase sur le capteur
– Écran : LCD 3’’, 1 040 kpts, orientable et tactile
– Viseur : pentaprisme, 100 %, 0,95x, dégagement oculaire 22 mm
– Mesure de lumière : Multizone (63), locale, spot, pondérée centrale, correction sur +/- 5 IL
– Modes d’exposition : Auto, sans flash, P, A, S, M, Bulb, scènes (7), personnalisé
– Sensibilités : 100 – 25 600 Iso (51 200 Iso)
-Vitesse : 1/8 000 s à 30 s, pose B ; 1/16 000s (obturateur électronique)
– Rafale : 10 im/s (58 Jpeg et 25 Raw) ; 11 im/s en LiveView
– Flash intégré : extractible, NG=12 (pour 100 Iso), pilotage des flashs distants
– Stockage : SD/SDHC/SDXC (UHS-II)
– Divers : Micro-ajustement AF, intervallomètre, vidéo HDR, déclenchement silencieux en LiveView, mode Scène filé
– Connectivité : WiFi/Bluetooth (pilotage à distance, partage de fichiers, sauvegarde automatique, géolocalisation via smartphone), USB 2, HDMI, micro, casque, télécommande
– Accu : LP-E6N (7,2 V, 1 800 mAh)
– Dimensions/poids :140,7 x 104,8 x 76,8 mm / 701 g (avec accu et SD)
