Tourné vers la pratique et l’échange, il se déroulera pour la deuxième fois à la Grande Halle de la Villette. Baudouin Prové, le président du Salon évoque cette nouvelle édition et dévoile ce qui vous attend.
« La Grande Halle est un beau lieu. Si on souhaite faire un safari photo dans le cadre des ateliers, par exemple, on a le Parc de la Villette, le Canal, la Philharmonie… »
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La dernière édition du Salon de la Photo a réuni 30 000 visiteurs, contre 61 044 en 2019, comment expliquez-vous cette baisse de fréquentation ?
La crise Covid est passée par là. Tous les salons se sont tous arrêtés pendant 1 à 2 ans et la reprise a été progressive. Après le Covid, ils sont repartis avec une affluence moindre et moins d’exposants. Il y a eu plusieurs obstacles à franchir. L’un des premiers a été de réorganiser un évènement. Le deuxième a été de convaincre les exposants de revenir, de nous faire confiance et d’être optimistes.
Après plusieurs éditions manquées, ils se sont posé la question de savoir s’ils allaient revenir ou pas. Entre-temps, le marketing a évolué et certains évènements se sont organisés en ligne. Et puis, il ne faut pas non plus oublier qu’il y a un an, on portait encore des masques ! Lors de la dernière édition, on sortait juste de tout ça. Il y a donc eu 50 % d’exposants en moins par rapport à l’année précédente et à peu près la moitié de visiteurs en moins. Il s’agit de contexte. Cela ne nous a pas surpris. Qui dit moins d’exposants dit un peu moins d’attrait. Quand on interrompt brutalement un évènement pendant quelques années, il faut que cela reprenne.
Pensez-vous qu’il s’agisse aussi d’un désintérêt pour la photographie ?
Je ne pense pas. Il y a, en effet, eu un changement structurel de la photographie : il y a 15 ans, le matériel photo était un matériel expert et grand public. Aujourd’hui, un appareil intéresse surtout les passionnés de photographie, le smartphone a remplacé l’appareil compact. Cependant, si on regarde les statistiques de vente des appareils photo à objectifs interchangeables, qui est le marché des passionnés, il est stable par rapport à il y a 15-20 ans. Si on regarde les chiffres des reflex et des hybrides, c’est à peu près la même chose.
Le Salon de la Photo n’a jamais été un salon ultra grand public : les gens qui prennent peu de photo par an n’y allaient pas. Aujourd’hui cette
population de passionnés est solide.
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Qu’avez-vous mis en place cette année pour attirer plus de visiteurs ?
En 2023, il y aura plus d’exposants qu’en 2022. L’an dernier, ils ont beaucoup manqué, notamment dans le domaine de l’accessoire. On avait quelques marques leaders, mais moins de propositions à ce niveau. Il faut savoir que lorsque le Covid nous est tombé dessus, le Salon était en phase de réinvention. En 2018, nous avions entamé un processus de remodernisation. On avait, par exemple, pris la décision de passer de la Porte de Versailles à la Grande Halle de la Villette. Lorsqu’on a relancé le Salon, début 2022, on n’a pas eu le temps de faire tout ce qu’on avait prévu. Le Salon de l’an dernier n’était donc pas une version aboutie du concept.
Pour 2023, nous allons tenter de le poursuivre en tournant davantage l’événement vers la pratique photographique et l’échange. Cette année, nous avons beaucoup travaillé sur la qualité des offres autour des animations, des formations ou encore des masterclass. Il y aura aussi des parcours photographiques et la nuit de la photographie. L’ensemble de ces éléments offrira un Salon plus complet.
Pourquoi passer du Parc des Expositions, Porte de Versailles, à la Grande Halle de la Villette ?
On était un peu mal à l’aise à la Porte de Versailles, car on ne pouvait pas faire tout ce qu’on voulait. En 15 ans, le Salon a beaucoup évolué et ce lieu ne correspondait plus à ce qu’on souhaitait. On est passé d’un salon d’implantation de nouveaux produits, dans un hall d’exposition classique à un évènement plus culturel, avec notamment, l’arrivée de la grande exposition et des grandes rencontres.
La Porte de la Villette est beaucoup plus vivante que la Porte de Versailles qui est un « cube de béton ». Il est moins évident de réaliser les ateliers de prises de vues dans ce type de lieu. La Grande Halle est un bel endroit. Si on souhaite faire un safari photo dans le cadre des ateliers, par exemple, on a le Parc de la Villette, le Canal, la Philharmonie…
On est dans un environnement beaucoup plus agréable. Certes, le lieu est plus petit, mais à l’inverse il comporte des éléments indispensables comme un vrai auditorium, des mezzanines qui permettent de créer de réels espaces. Les expositions professionnelles seront sur ces mezzanines qui permettent de se détacher du flux tout en conservant une ouverture sur le salon.
Qu’attendez-vous de cette édition ?
On espère retrouver plus de visiteurs, mais aussi mieux exprimer le concept qu’on a voulu développer avec cette nouvelle version du salon axée sur la pratique et non juste sur le fait de passer de stand en stand. On souhaite qu’il redevienne le rendez-vous annuel des photographes en France et qu’il soit un lieu d’échange.
Entre la Grande exposition, mettant en lumière le travail de Jean-Christophe Béchet, la quatorzième édition du Festival International de la Photographie Culinaire autour de la thématique du « pain » et le grand retour des Zooms, cette année, le Salon de la Photo fera la part belle à l’image ! Depuis 2010, les Zooms encouragent les jeunes photographes avec deux prix décernés par le public et par la presse. Cette année, neuf candidats (Thelma Ackermann, Victorine Alisse, Anna Biret, Gabriel Dia, Anne-Laure Étienne, Caroline Henry, Salomé Hévin, Bruno Labarbère et Cléa Rekhou) sont présentés par neuf professionnels de la presse (PHOTO, Photographie.com, Réponses Photo, Fisheye, Compétence Photo, De l’air, Polka, Phototrend, Like Magazine). Vous avez jusqu’au 6 septembre 2023 pour voter pour votre photographe favori. Les votes du public se font sur le site du Salon de la Photo. Les résultats seront dévoilés le 7 septembre prochain.
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INFOS :
Où : Grande Halle de la Villette, Paris
Quand : du 5 au 8 octobre 2023
www.lesalondelaphoto.com
