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JEAN-PIERRE PAGÈS, GUEULES DU RUGBY

Jean-Pierre Pagès nous propose une série de quatre tomes, à la rencontre de figures marquantes de ce sport, de Lucien Mias à Vincent Clerc en passant par Serge Blanco et Philippe Saint-André.

Une galerie impressionnante de 2023 portraits, agrémentés d’interviews vidéos poignantes et poilantes, à l’image d’un sport qui est d’abord une aventure humaine, qui se prolonge au-delà de la troisième mi-temps. Jean-Pierre Pagès nous raconte son parcours original, entre journalisme et publicité. Il nous plonge au cœur de cette mêlée humaine, riche en balafres et émotions. Des gueules marquées à vie.

Une gueule du rugby révèle presque un parcours de vie, à travers le sport. Les joies, les peines, les défaites, les victoires, mais aussi le caractère, l’âme de l’homme. Le ballon ovale, dans cette quête de relation humaine, est un alibi pour parler des hommes. Un portrait révèle beaucoup de choses. Il y a des balafres, des mecs qui ont « chargé », des gueules cassées, des beaux mecs aussi, ceux qui jouent aux postes de trois quarts souffrent peut-être un peu moins.

Mais on devine tout autant leurs parcours respectifs au travers de leurs stigmates : nez cassés, planchers orbitaux qui ont un petit peu bougé, mâchoires fracturées plusieurs fois, dents refaites… Et le regard, évidemment. Une gueule du rugby exprime de la façon la plus significative tout ce qui s’est passé les années auparavant.

Comment vous est venue cette passion pour le rugby ?

Je suis un enfant de Mayol, dans le Var. Je suis né là-bas. J’ai grandi avec le rugby. Mon père auvergnat était un fan de Clermont, mais il m’emmenait au stade Mayol, pour voir l’équipe du Rugby Club Toulonnais, où évoluait notamment le troisième ligne aile Christian Carrère. Une révélation pour moi. Un coup de cœur pour ce sport, qui ne m’a jamais quitté.

Quelle a été la genèse du projet Gueules du Rugby ?

Après mes études, je suis devenu journaliste, puis je me suis tourné vers l’univers de la pub, où j’ai pu exprimer ma créativité. En 2014, j’ai voulu relier ces deux sphères, à partir de portraits. J’ai été marqué par le travail d’un photographe polonais, Andrzej Dragan, tout en clair-obscur, qui fait la part belle à l’hyper sensibilité du détail. Je me suis dit que ça pourrait fonctionner sur les joueurs de rugby. J’en ai parlé à mon ami Éric Blanc, co-propriétaire de la marque Eden Park. Nous avons réalisé un projet pilote de vingt-huit pages, uniquement basé sur des portraits. En le présentant au monde du rugby, nous avons été conforté par l’accueil : l’effet « waouh » était au rendez-vous. Nous avons formé un clan de quatre mousquetaires pendant huit mois avec Patrick Roger, directeur de Sud Radio et Philippe Echaroux, qui assurait la partie technique en tant que photographe. Le livre est sorti lors de la Coupe du Monde 2015. Nous avons vendu plusieurs milliers d’exemplaires. Nous étions satisfaits du résultat et d’avoir accompli notre projet, même si nous avons été un peu dépassés par l’ampleur qu’il a pris.

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À l’époque, vous ne comptiez pas forcément poursuivre l’aventure…

En novembre 2017, lorsque la France a été désignée pays organisateur de la Coupe du Monde 2023, je me suis dit qu’on ne pouvait pas laisser tomber une belle marque comme Gueules du rugby, devenue légitime grâce au beau-livre. Mes partenaires ne m’ont pas suivi. Je me suis mis à réfléchir à un autre concept. Le portrait reste l’ADN du projet. Mais il devient une vitrine, qui donne accès à une interview vidéo, via un QR code, l’idée étant de convier l’ensemble du rugby français, d’hier et d’aujourd’hui, des joueurs aux présidents en passant par les entraîneurs et des légendes vivantes comme Lucien Mias, âgé de 92 ans. Nous avons aussi infusé une dose de marketing autour de la date de l’événement : Gueules du rugby rassemble 2023 portraits. C’est un document d’histoire.

Il y a quatre tomes en tout, vous aviez prévu cela dès le départ ?

Je n’ai, au lancement du projet, pas pris la mesure de l’ampleur de la tâche. 
Il était tout simplement impossible de tout rassembler dans un seul livre. Il a fallu étaler la production sur plusieurs années, d’où les quatre tomes. Cela a permis, au fil des parutions, de rentrer dans les frais grâce à la vente des exemplaires, et d’agrandir le cercle des partenaires : France 2023 (nous sommes ainsi membres officiels de la Coupe du Monde) ; la région Occitanie, qui est vraiment celle du rugby, grâce à Carole Delga et Didier Codorniou ; Canon, qui nous a rejoint rapidement ; Mitsubishi Electric et la SNCF. Ils constituent le noyau indispensable d’aide à la production, qui est colossale. Nous avons fait, avec Gilles Darlet, ancien joueur de l’AS Montferrand, qui m’a rejoint en 2020, environ 50 000 km et interviewé cinq cents personnes par an. C’est un rythme très soutenu, sans oublier la conception de chaque tome et le montage vidéo.

Comment se déroulaient les rencontres ?

Nous consacrions une heure par rencontre environ. Durant le premier quart d’heure, on se découvre, on met le sujet en confiance. Tous connaissent le premier livre, donc ils savent à quoi s’attendre. La prise de vue ne dure que cinq minutes. Je leur installe le micro HF, puis nous partons en balade dans les souvenirs, pendant une demi-heure. Je n’utilise pas de flash. D’une part, c’est plutôt pour les techniciens de la photo, mais surtout, comme j’enchaîne rapidement avec la vidéo, je dispose une grande source de lumière sur le côté, une autre derrière le sujet pour générer un halo. Pour la séance photo je place une lumière supplémentaire sur le côté pour créer un clair-obscur. Cela reste très simple, le rendu est homogène sur toutes les images, c’est le même set-up.

Avec quel matériel avez-vous réalisé les portraits ?

Canon me gâte et met à ma disposition un EOS R5. Parmi les objectifs, j’aime beaucoup le RF 85 mm f/1,2L USM, une véritable Rolls. Je travaille très peu à pleine ouverture, car la zone de netteté est trop infime à f/1,2. Je n’ai pas de formation photographique, donc je fonctionne à l’instinct. La détection des yeux m’aide beaucoup et la phase de post-production, sur Lightroom et Photoshop, est importante. Au départ, je cadrais très serré, mais avec la haute définition du R5 (45 Mpxl), je ne me prive pas de recadrer a posteriori, en cadrant plus large au départ

On sent beaucoup d’émotions, lorsque les joueurs évoquent leurs souvenirs…

Statistiquement, sur quarante joueurs que je rencontrais par semaine, il y en avait une quinzaine qui se mettait à pleurer, en évoquant leur carrière, leurs souvenirs. Certains me disaient qu’ils n’allaient pas verser de larmes comme les autres et s’effondraient dès la première question. Ils sont joueurs à vie. Le lien n’est jamais rompu, pour la grande majorité. Ils sont très peu à avoir décroché du rugby après avoir rangé les crampons. Ce projet met en exergue les sentiments à fleur de peau. Je me suis aperçu que la photo est une porte d’entrée vers une émotion encore plus forte. On peut raconter des choses au travers d’une image. Mais un entretien vidéo d’une trentaine de minutes sur la vie d’une personne amène plus de profondeur. Il s’est systématiquement produit quelque chose, lors de chaque rencontre.

Quels sont vos projets en cours, d’ici la sortie du dernier ouvrage en septembre ?

Le tome quatre vient tout juste de paraître. Je fais aussi pas mal de prestations pour des entreprises, sur le principe de Gueules du Rugby, et l’engouement est extraordinaire. Nous l’avons constaté auprès des salariés et clients de Canon et Land Rover et Mitsubishi Electric. Les gens arrivent bien apprêtés, mais ils se lâchent pendant quelques minutes, car ils se sentent en confiance. Ce n’est en aucun cas une « patte » Jean-Pierre Pagès. J’ai beaucoup de respect pour les photographes, qui ont un savoir-faire technique. Je travaille au feeling, en autodidacte, et la photo n’est pas une passion absolue pour moi. Je reste malgré tout attentif aux détails, en fonction du sujet photographié. Lorsque j’ai des femmes face à l’objectif, je vais être plus vigilant lors de l’editing, en lissant la peau et les imperfections, un peu plus dans un esprit « mode ». Les mecs, au contraire, je les « charge » !

Je ne me considère toujours pas comme un photographe aujourd’hui, car je fais des photos dans un style et dans un cadre bien précis. Il ne faut pas me demander de prendre des images de paysages ou de gens qui courent ! Le concept prime, et je pratique la photo de façon purement occasionnelle. Je m’éclate !

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Portrait Jean-Pierre Pages

JEAN-PIERRE PAGÈS EN SIX DATES

1987
Le Rugby Club Toulonnais champion de France contre le Racing. Toulon est en feu.
1988
Début à radio France, rêve réalisé : faire de la radio son métier.
1997
Nouvelle aventure professionnelle dans la création publicitaire. Nouvelle révélation avec les premiers Mac de chez Apple et les métiers de l’image.
2000
Voyage au Pérou qui va devenir une destination annuelle récurrente. Coutume, gastronomie, art inca…
2014
Début de l’aventure Gueules du Rugby.
2020
Lancement de la collection Coupe du Monde « 2023 joueurs pour 2023 » en 4 tomes Gueules du Rugby.

À vous, nos chers passionnés de l’image, chez Phox, nous avons à cœur de partager avec vous bien plus que des produits : une véritable invitation à capturer chaque moment magique de la vie. Notre boutique déborde de trésors pour tous les amateurs de photographie et de vidéo, des derniers gadgets high-tech aux accessoires indispensables qui rendront chaque prise unique. Alors, n’hésitez pas à flâner parmi nos étagères virtuelles

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