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Introduction à la mesure de la lumière

Certains concepts fondamentaux de la photographie sont immuables. Parmi ces derniers, la mesure de la lumière est certainement celui que tout photographe se doit de maîtriser sur le bout des doigts, même si les logiciels de retouche et d’autres techniques de prise de vue (HDR par exemple) peuvent s’y substituer.

Photo : Bruno Calendini I StudioNature.com
En dépit d’un fort contraste, la mesure évaluative du boîtier s’en est très bien sortie. Ce contrejour est parfaitement exposé.

Photo : Canon France

Le nombre et la répartition des zones en mode de mesure Évaluative varient d’un appareil à l’autre. Citons en exemple les boîtiers Canon et leurs systèmes de mesure plus ou moins sophistiqués, à 21, 35 ou 63 zones. Voici les schémas pour les appareils 7D (en haut à gauche), 5D Mark III (en haut à droite), 5D Mark II (en bas à gauche) et 1Ds Mark II (en bas à droite)

Photo : Bruno Calendini I StudioNature.com

Le cas typique de prise de vue où la mesure spot prend tout son sens pour réaliser à la fois une image parfaitement exposée et créative.

Photo : Bruno Calendini I StudioNature.com

Ce portrait aura nécessité l’usage d’un flash pour déboucher le visage du sujet et obtenir une exposition optimale avec l’arrière plan particulièrement lumineux.

«  Si bon nombre de photographes savent juger de la quantité de lumière nécessaire à l’exposition, peu d’entre eux prennent conscience de sa nature intrinsèque »

«  Il est facile d’évaluer, puis de corriger l’exposition des images en se basant sur l’histogramme de l’afficheur LCD »

Notions de base et triangle d’exposition

La créativité et la technique sont indissociables. Une bonne technique amplifie le message du photographe. L’exposition, et donc la mesure de la lumière, est une étape décisive du processus photographique. Cela semble très simple au premier abord : il s’agit de rendre l’image assez lumineuse sans qu’elle soit trop claire (surexposée) ou trop sombre (sous-exposée).

Toutefois les sources de lumière sont si plurielles (lumière naturelle, néons, flash, etc) qu’aucune formule universelle ne peut être érigée pour obtenir une exposition appropriée en toutes circonstances. Si bon nombre de photographes savent juger de la quantité de lumière nécessaire à l’exposition, peu d’entre eux prennent conscience de sa nature intrinsèque qui agit considérablement sur le rendu et la perception d’une image.

La qualité de cette lumière est donc une composante essentielle; elle influe sur l’apparence du sujet, révèle ou dissimule certains de ses aspects comme la couleur, la forme ou encore la texture. La lumière interagit avec le sujet de sorte que les adjectifs « clair » et « sombre » définissent la quantité de lumière disponible tandis que « durs » et « doux » caractérisent sa qualité. Elle peut produire des ombres profondes et marquées, des hautes lumières intenses et des textures distinctes quand aucun obstacle ne vient couper son flux; alors que lorsqu’elle rayonne de manière indirecte sur un sujet le contraste est plus doux et le rendu plus harmonieux.

De même le photographe se posera la question s’il est en présence d’une lumière naturelle ou artificielle, si elle vient de votre droite ou de votre gauche, par-dessus ou par en-dessous, etc ? Autant d’indices qui vont dicter la marche à suivre pour mesurer cette lumière et obtenir une image correctement exposée.

Prenons l’exemple d’un contrejour toujours très photogénique mais pas toujours facile à gérer. La cellule de votre appareil tend à sous-exposer le premier plan, incitant le photographe à déboucher les ombres à la prise de vue (à l’aide d’un flash ou d’un réflecteur) ou à posteriori, dans son logiciel de développement Raw. Attention également à la balance des blancs. Un réglage inapproprié peut compromettre l’exposition d’un fichier Jpeg si le réglage ne parvient pas à compenser une dominante colorée née d’un mauvais choix de paramètre dans le menu de l’appareil.

Sachez enfin que la cellule de votre boîtier ignore tout de votre sujet. Elle se contente d’analyser la quantité de lumière traversant l’objectif. Que vous remplissiez votre viseur avec un sujet clair ou sombre, l’appareil propose alors toujours un réglage d’exposition débouchant sur une densité moyenne. Il tend à sous-exposer un sujet clair et à surexposer un sujet sombre. Le choix du format d’enregistrement influe aussi sur votre manière de trouver l’exposition appropriée. Il s’agit alors de faire en sorte que l’image finale possède une grande étendue de nuances. 

Les appareils numériques proposent différents modes de mesure. On en distingue trois principaux: la mesure évaluative, la mesure pondérée centrale, la mesure spot.

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La mesure évaluative

La mesure évaluative permet de déjouer un certain nombre de pièges. Alors que les modes de mesure Spot, pondérée centrale analysent une partie plus ou moins grande au milieu du cadre, la mesure évaluative s’appuie sur plusieurs zones de mesure, étendues sur l’intégralité du viseur. Le nombre et la pondération des zones de mesure varient d’un appareil à l’autre.

La mesure moyenne à pondération centrale

Si la mesure évaluative est incontestablement la plus fiable, certains photographes continuent à lui préférer la mesure moyenne à pondération centrale dont le fonctionnement peut sembler plus prévisible. Dans un portrait, elle permet de bien distinguer la luminosité du visage de celle de l’arrière-plan.

La mesure spot

Pour la mesure Spot, la cellule ne prend en compte que la partie centrale du champ dans le calcul de l’exposition. Plus encore que la mesure moyenne à pondération centrale, la mesure spot doit être utilisée avec discernement, d’autant que la zone d’analyse coïncide le plus souvent avec celle du collimateur AF actif.

La correction d’exposition

Il est facile d’évaluer, puis de corriger l’exposition des images en se basant sur l’histogramme de l’afficheur LCD quel que soit le mode de mesure sélectionné.

Suivant le mode d’exposition, la correction d’exposition intervient sur l’ouverture (Priorité vitesse), la vitesse d’obturation (Priorité ouverture) ou sur les deux à la fois (Programme). La plage de correction disponible varie d’un appareil à l’autre. S’il est plutôt rare d’appliquer des corrections importantes, sachez qu’une séquence d’images HDR s’étend parfois sur 10 IL.

Le bracketing

Basé sur la correction d’exposition, le bracketing automatique permet de prendre plusieurs vues de la même scène, exposées différemment. Le plus souvent, la première d’une série de trois vues est exposée suivant la recommandation de la cellule, la deuxième sous-exposée et la troisième surexposée de la même valeur.

Le bracketing automatique n’est plus aussi intéressant en numérique, il est désormais plus rapide de consulter l’histogramme sur l’afficheur LCD de l’appareil pour juger de la compensation d’exposition nécessaire. En effet, d’une part, de nombreux appareils ne proposent que trois expositions successives et d’autre part, l’intervalle entre deux vues est souvent limité à 1 IL. Heureusement, certains appareils haut de gamme sont à même de gérer 5, 7 ou 9 expositions successives, suffisamment espacées pour faire face à une scène même fortement contrastée. 

La mémorisation d’exposition

Pour finir, la mémorisation d’exposition est très utile pour bloquer à titre provisoire la mesure d’exposition, notamment en mesure Spot. En cas de fort contraste, vous pouvez utiliser cette fonction pour mémoriser l’exposition sur une zone de luminosité moyenne (ciel bleu, mur en béton, herbe, etc.) oÙ sur une zone familière comme la paume de votre main. Une fois activée, la mémorisation d’exposition reste active pendant quelques secondes et vous laisse ainsi suffisamment de temps pour recomposer l’image.

INDICE DE LUMINATION

L’indice de lumination (IL ou EV en anglais) est le rapport réciproque entre l’ouverture de l’objectif, la vitesse d’obturation et une sensibilité Iso donnée. En augmentant ou en réduisant cette valeur d’un IL, vous augmentez ou réduisez l’exposition d’une valeur entière, appelée communément « cran » ou « diaph » dans le jargon photographique.

Ainsi si la cellule nous donne 1/125s à f/8 pour 100 Iso, et que l’on veut surexposer de 1 IL, on optera pour une ouverture à f/5,6, une vitesse au 1/60s et une valeur de 200 Iso.Il existe différents couples de vitesse d’obturation et ouverture pour obtenir une exposition analogue. Le choix du couple le plus approprié dépend de la finalité, technique et créative, de vos images.

RÉGLAGE ISO, SENSIBILITÉ ET PLAGE DYNAMIQUE

Le réglage de la sensibilité n’intervient pas sur la sensibilité du capteur, mais sur l’amplification du signal qui transite par le capteur et ses photosites. Plus on monte en sensibilité plus on cherche à amplifier ce signal. Compenser une scène très contrastée par une élévation systématique de la valeur Iso de votre boîtier aura donc des conséquences sur les détails de votre image. Il convient d’être très mesuré et de chercher le meilleur compromis entre la valeur Iso et le mode de mesure le plus fin pour obtenir l’exposition idéale.

Jongler avec les modes de mesure

Dans la pratique, la mesure évaluative règne en maître. Précise et fiable, elle s’adapte même à des sujets excentrés et dotés d’une répartition inégale de tonalités. Dans certains cas, vous pouvez lui préférer la mesure Spot ou Pondérée centrale : utilisez la première quand votre sujet principal n’occupe qu’une petite partie du cadre et lorsque sa luminosité tranche avec celle de l’arrière-plan (photos de spectacle, etc.) ; la seconde est très bien adaptée à des portraits et à certains sujets en contrejour, puisqu’elle aide à bien différencier la luminosité du sujet dominant de celle du fond.

Maîtriser la correction d’exposition

Malheureusement, la correction d’exposition ne fait pas partie des commandes les plus intuitives, mais elle reste néanmoins très utile pour obtenir une exposition correcte. Lorsque votre sujet est éclairé latéralement ou en contrejour ou lorsqu’il possède une tonalité plus claire que la moyenne (sable, neige, etc.), optez pour une correction de + 1 à 1, 5 IL. Avec un éclairage encore plus dur et un sujet principal dans l’ombre, compensez de + 2 IL. Si l’arrière-plan est beaucoup plus sombre que le sujet principal, sous-exposez d’un (-1 IL), si l’arrière-plan occupe une grande partie du cadre, de deux crans (-2 IL).

Eduardo

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