En été, la gestion des hautes lumières est un enjeu artistique majeur pour parvenir à obtenir une exposition juste et réaliste. Voici quelques recettes techniques pour maîtriser la prise de vue dans ces conditions.

Destiné aux boîtiers APS, un zoom entrée de gamme stabilisé cadrant comme un15-30 mm en 24 × 36 permet de faire l’apprentissage de la photo au très grand angle.
Sur cette image, la lumière intense du coucher de soleil qui inonde la plaine où des bisons se repaissent donne toute sa dimension à ce cliché.
En privilégiant la mesure matricielle avec une petite ouverture (f/5) et une sensibilité à 100 Iso, toute la magie de cette scène a pu être restituée sans perdre de détails et avec une bonne profondeur de champ.

Ce portrait illustre un effet High-Key sur un portrait réalisé à la lumière du jour en extérieur. Son rendu est caractéristique et poétique.
« N’oubliez pas que l’exposition de votre image dépend de l’ouverture, de la sensibilité Iso et de la vitesse d’obturation »
La lumière caractérise chaque cliché que vous réalisez. Au sens étymologique, photographier signifie écrire avec la lumière. Tout est dit !
L’exposition est donc fondamentale et soumise aux effets du contraste entre les tons clairs et les tons foncés qui règnent sur la scène d’une prise de vue. En été, cette lumière est souvent abondante et vive. Sans opérer les réglages adéquats, il y a de grandes chances que cette prédominance entraîne une surexposition qui se matérialise par un manque de contraste et de détails.
Savoir analyser la lumière d’une scène
Le premier réflexe est de bien comprendre les influences de la lumière : son intensité ainsi que les écarts de contraste. Lorsque la lumière est abondante, on veillera à travailler à la plus petite valeur Iso possible qui est le gage pour obtenir un fichier brut de qualité.
Vous devrez choisir ensuite le mode de mesure le plus pertinent. Si les contrastes ne sont pas trop prononcés, la mesure matricielle pondérée suffira pour trouver l’équilibre tonal quitte à ajuster l’exposition avec la commande de correction qui permet par incrémentation de 1/3 d’IL de peaufiner la mesure initiale.
Afin de trouver le meilleur équilibre, procédez à une image test pour vérifier sur le LCD arrière de votre apn le rendu obtenu, quitte à assurer votre jugement en consultant l’histogramme. Celui-ci matérialise sur un axe la répartition des tons clairs et foncés enregistrés par le capteur.
Choisissiez une zone de mesure assez neutre pour aider la cellule de votre appareil et exploiter au maximum le mode en question.
Au cas où la scène présente des contrastes plus marqués entre les tons clairs et les tons foncés, il vous faudra basculer sur la mesure spot qui a l’avantage de définir l’exposition uniquement sur une zone précise.
C’est une technique judicieuse pour photographier le ciel en été et restituer des détails et des couleurs naturelles sans craindre un rendu délavé voire brûlé par les hautes lumières.
Vous pourrez alors contrôler l’exposition pour que son influence soit atténuée sur tous les plans de l’image. De la même manière vous pourrez ajuster la mesure avec le correcteur d’exposition.
Éviter de surexposer son cliché
N’oubliez pas que l’exposition dépend de l’ouverture, de la sensibilité Iso et de la vitesse d’obturation. Quand la lumière est vive, le premier réflexe est de privilégier une sensibilité basse (100 à 200 Iso) et une ouverture moyenne (f/4 à f/8 voire f/18 à F/22 pour un coucher de soleil).
Rappelons qu’une petite ouverture a pour incidence de diminuer la quantité de lumière qui vient illuminer le capteur.
Cependant ces réglages de base influent sur la vitesse d’obturation, qui peut être un écueil technique pour fixer un sujet trop mobile, et la profondeur de champs qui va avoir tendance à augmenter.
Celle-ci est prépondérante pour un portrait ou si on souhaite isoler le sujet principal des autres plans de la scène photographiée.
Pour éviter toute impasse, il est possible de réaliser plusieurs images pour favoriser l’enregistrement des différentes gammes tonales aux expositions les plus justes.
C’est un enregistrement par « tranche » d’images et la fusion avec un logiciel de retouche va permettre de compenser les écarts de contrastes trop importants pour être dominés avec une unique prise de vue.
Tout comme, la technique du bracketing, proposée directement dans les menus du boîtier, permet avec moins de finesse que la fusion d’image avec un logiciel, de pouvoir enregistrer 3 à 5 expositions différentes à partir d’un unique déclenchement. En reportage, ce réglage peut être salvateur.
Indispensables filtres
Une autre solution consiste à utiliser un filtre ND (lire Le Mag Photo N°7) pour tempérer l’intensité des hautes lumières.
Leurs effets, caractérisés par des « STOPS », permettent de maintenir certains réglages, comme la vitesse d’obturation, tout en conservant un moyen d’optimiser l’exposition finale de son cliché.
Leur densité graduelle selon les modèles utilisés est un moyen technique de pouvoir s’affranchir de contrastes trop marqués et irrécupérables avec une mesure d’exposition classique.
En été, quand les lumières sont dures ou à leur zénith, ces filtres rendent de précieux services pour s’extirper de conditions de prise de vue trop délicates.
Exposer à droite
Gérer l’intensité des hautes lumières est un défi technique de tous les instants durant la période estivale. En effet les tons clairs sont particulièrement difficiles à retoucher si des précautions d’usage n’ont pas été anticipées à la prise de vue pour garantir un enregistrement suffisant d’informations, même en Raw.
C’est la raison pour laquelle certains photographes optent pour la méthode d’exposition à droite.
En privilégiant l’enregistrement des tons clairs au détriment (modéré) des tons foncés dès la prise de vue, ces derniers misent sur leur habilité à la retouche pour faire ressortir des détails et du contraste dans les plans les plus clairs de l’image grâce à la retouche locale.
C’est particulièrement judicieux quand on photographie un ciel pour faire ressortir une trainée de nuages discrète mais qui va donner un tout autre caractère à une photographie de paysage.
Le style High-Key
Si les écarts sont trop importants ou les hautes lumières trop présentes, il peut être intéressant d’exploiter sciemment cette dominance tonale pour réaliser une image High-Key.
Très répandue en portrait, cette technique consiste à donner clairement la préférence aux tons clairs pour assumer une dominance colorimétrique qui offre un rendu diaphane voire évanescent.
Pour obtenir ce style d’image, privilégiez l’exposition à droite en veillant à ne pas exagérer la surexposition sur les tons clairs pour préserver les tons foncés. Il ne suffit pas de surexposer de manière outrageuse pour obtenir cet effet, le résultat repose sur un équilibre ténu.
En retouche, estompez la présence des tons foncés avec les outils dédiés jusqu’à obtenir le rendu souhaité.