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LITTLE SHAO SUBLIMER LE MOUVEMENT

Little Shao met en lumière les danseurs depuis plus de dix ans. Issu de la culture hip-hop, lui-même breakdanseur, il sublime cette discipline partout dans le monde, grâce à sa maîtrise technique et son goût pour la géométrie. Il est tout aussi capable d’immortaliser des danseurs d’Opéra sur les toits de Paris ou des célébrités tels Tony Parker ou Matt Pokora, en créant des éclairages studios partout où il shoote. Rencontre avec un perfectionniste, toujours en veille sur les dernières technologies, passionné par son métier et l’univers dans lequel il évolue, toujours en mouvement.

Little Shao met en lumière les danseurs depuis plus de dix ans. Issu de la culture hip-hop, lui-même breakdanseur, il sublime cette discipline partout dans le monde, grâce à sa maîtrise technique et son goût pour la géométrie. Il est tout aussi capable d’immortaliser des danseurs d’Opéra sur les toits de Paris ou des célébrités tels Tony Parker ou Matt Pokora, en créant des éclairages studios partout où il shoote. Rencontre avec un perfectionniste, toujours en veille sur les dernières technologies, passionné par son métier et l’univers dans lequel il évolue, toujours en mouvement.

À quand remonte ta passion pour le breakdance ?

Dès le lycée je me suis mis à fond dans le break. J’ai continué durant toutes mes études en école de commerce. Je donnais des cours, je faisais des battles. Avec les partiels, les mémoires à rendre, je n’avais plus le temps de m’y consacrer pleinement. J’ai fini par lâcher l’entraînement. Il fallait que je trouve quelque chose qui compense, car l’art est très important pour moi. La photographie m’a permis de m’aérer, de sortir de chez moi. Je faisais beaucoup de shooting en semaine et pendant le week-end. Je passais mes soirées et mes nuits à retoucher.

Tu t’es formé en autodidacte, comment as-tu procédé ?

Aux alentours de 2003-2004, j’ai eu mon premier reflex. J’ai vraiment découvert l’intensité, la profondeur de la photographie. Mon premier appareil, un compact HP, avait un capteur de 1,3 millions de pixels ! Je m’amusais à retoucher. Je recherchais des tutos, il n’y avait pas encore YouTube. Quelques personnes dans mon entourage connaissaient un peu la photo et avaient un bon niveau en retouche et en graphisme. C’est venu petit à petit. La règle des tiers, la gestion des Iso, la vitesse, l’ouverture… j’aime cet aspect à la fois scientifique et geek de la photographie. Je me suis pris au jeu. À partir de là, je me suis mis à réfléchir au type de sujet que je pourrais photographier. Jusque-là, je faisais des photos nocturnes de Paris. J’y prenais du plaisir, j’adorais les lignes, l’architecture, mais il me manquait de la matière. J’avais l’impression de faire des photos comme un touriste.

C’est là que tu as eu le déclic de concentrer ton regard sur les danseurs ?

J’ai réalisé que le plus simple était de me focaliser sur ma passion. J’avais encore un pied dans la danse. Même si je ne m’entraînais plus, j’allais sur des événements, je me tenais au courant des actualités. Je n’ai jamais décroché. Tout s’est combiné de façon naturelle. Mes premiers sujets ont été les danseurs sur des événements, dans des conditions de lumière compliquées,  avec beaucoup de mouvements. Ce n’est pas le milieu le plus simple à photographier. Il y a des codes entre danseurs, mais en photo, il n’y a pas vraiment de référence. Une photo de tennis, de foot, on en voit tous les jours dans les journaux. Dans le break, tout est à faire. Il existe des archives, mais elles ne sont pas très visibles sur Internet. J’ai contribué à faire connaître le breakdance sur les réseaux sociaux, vers 2006, sur Facebook et MySpace. Je suis imprégné de cette culture et je suis très actif, c’est ce qui m’a permis de devenir une référence dans le monde de la photo de danse hip-hop.

Ce qui frappe, sur tes photos, c’est le soin que tu apportes au cadrage, à la géométrie…

J’accorde une grande importance à la composition. Les premiers tutos que j’ai regardés expliquaient comment rendre les photos plus dynamiques, par rapport aux lignes de fuite, aux différentes règles de composition, etc. J’ai essayé de capturer la danse en les prenant en compte. Il y a plein de styles dans le hip-hop, et chacun a ses propres codes : street style, street dance, c’est tout ce qui est danse debout, hip-hop, locking, popping, house dance… et il y a le break. Le break est un peu plus acrobatique, un peu plus au sol. Mon but, c’était de retranscrire ces différents styles de la manière la plus juste, en respectant nos codes. Je m’attache à l’esthétique du corps en mouvement, comment le capturer, le figer, tout en gardant une dynamique.

Comment fais-tu pour repérer les lieux où tu vas shooter ?

Parfois, c’est très simple. J’ai visualisé un lieu, soit sur Internet ou en passant devant. Une fois que j’y retourne, je visualise les choses. Je suis un grand rêveur. Je regarde partout. J’imagine toujours ce que tel endroit, avec tel sujet, pourrait donner. Pas uniquement des danseurs, cela peut être des modèles, parce que le cadre se prête à un beau portrait, en fonction de la lumière, des formes qu’il y a en arrière-plan, du flou que je peux créer, etc. Souvent, j’ai besoin d’organiser une séance pour des campagnes de pub. C’est une autre facette de mon travail. Tout est plus organisé. Mais je préfère la spontanéité. Peut-être que ce genre de situation booste ma créativité. Je ne sais pas si les gens à l’extérieur le perçoivent, mais en tout cas, moi, je le ressens.

Tu as la réputation de travailler vite et bien, tu aurais un souvenir de prise de vue à partager et quelle est la part de prise de risque que tu prends avec tes sujets, quand tu les photographies sur les toits par exemple ?

Pas plus tard qu’hier, je passe devant un marché qui symbolise parfaitement la street food indonésienne. Un endroit dingue. Il était midi, et j’avais un vol deux heures plus tard. J’en parle à un ami, un des danseurs avec qui je suis en tournée. J’arrive à le convaincre et je lui explique que le shoot va durer 5 minutes. Souvent mes shoots se déroulent de cette manière. Tout va très vite dans ma tête. Mais je ne suis pas dans une adrénaline où je vais faire prendre des risques aux sujets que je photographie. Jamais un athlète ne s’est blessé pendant un de mes shootings. Je vérifie que la personne est échauffée. Je mesure le danger en termes d’équilibre, sur le plan musculaire, articulaire, si c’est faisable. Je ne peux pas leur demander de faire n’importe quoi. 

Tes photos ont été mises à l’honneur en plein cœur de la capitale avec l’exposition Danse à Paris : qu’as tu ressenti lors de la conception de cet événement ?

C’était intense. Paris, c’est mon terrain de jeu depuis toujours. J’ai photographié dans beaucoup de lieux. Je me demandais comment j’allais faire pour me renouvele. Pour qu’il n’y ait pas un sentiment de « déjà vu ». C’était le plus gros challenge. Entre le moment où l’exposition a été annoncée et la confirmation qu’elle allait bien avoir lieu, il y a eu six mois de latence au cours desquels j’aurais pu créer. Mais j’étais par vents et marées. Il m’était impossible de me caler. En plus de mon emploi du temps, il fallait composer avec les disponibilités des artistes. Tout s’est concentré sur quinze jours. Il y a peut-être eu un ou deux jours de pause. Parfois, j’ai dû réaliser cinq shootings en une journée. Avec les déplacements dans Paris, c’était compliqué. Avec le recul, je n’ai pas profité tant que cela. Quand je regarde mes images, je suis satisfait à 20 %, 30 %. Pas plus.

Initialement, tu avais envisagé le noir et blanc pour toute l’exposition, c’est bien ça ?

Je voulais faire ce projet en noir et blanc, parce que chaque photo été prise à des jours différents. Or, je voulais avoir un ensemble homogène. La veille de l’envoi des images, je demande son avis à un ami : couleur ou noir et blanc ? Il me répond couleur ! Mon cerveau a complètement « switché ». Je me dis que j’aurais peut-être dû tout faire en couleur. L’exposition est prévue au mois d’avril, les beaux jours arrivent, et je suis sur le point de montrer des images en noir et blanc, plus tristes. J’étais face à un dilemme. Le fait de me sentir responsable de l’humeur des gens a achevé de me convaincre. J’ai passé trois ou quatre heures sur mon écran pour envoyer toutes les photos en couleur à l’imprimeur.

Quel regard portes-tu sur l’intégration du breakdance, parmi les disciplines olympiques aux JO de Paris 2024 ?

Il faut faire attention à ne pas tomber dans quelque chose de trop labellisé. Les JO, c’est avant tout une institution. Il y a des règles très strictes. Forcément, ça va brider certaines choses, mais c’est aussi l’occasion pour tous ces athlètes d’être sponsorisés et d’avoir une expérience olympique. Pour l’instant, j’ai un sentiment mitigé. Dès Los Angeles en 2028, le breakdance quitte la scène olympique. C’est déjà voté. Cette culture qu’on a créée continuera d’exister. Beaucoup de choses se feront sans les JO. Il ne faut pas penser que c’est une finalité. Il y a par exemple le Red Bull BC One qui, pour moi, est l’événement le plus prestigieux qui réunit les meilleurs talents depuis 20 ans. On n’a pas attendu qu’il y ait les JO pour avancer, pour participer à des compétitions et des expériences incroyables. Danser pour son pays, ramener une médaille, c’est un concept différent.

 

Toi qui es ambassadeur Nikon, peux-tu nous décrire le matériel que tu utilises ?

Cela fait un peu plus de dix ans que je suis avec Nikon. J’ai basculé chez eux pour les performances de l’autofocus. Dès qu’un nouveau modèle sort, je l’utilise. Je veux toujours être à la pointe de la technologie, pour ne pas être pénalisé sur l’aspect technique lors de mes prises de vue. En ce moment, je shoote beaucoup avec le Nikon Z8 parce que je voyage pas mal. Il est un peu plus petit que le Z9 et en termes de performances,  photo et vidéo, il fait jeu égal. Au niveau des optiques, j’aime bien avoir une panoplie assez large : le Nikkor Z 14-24 mm f/2,8 S, parce qu’il est grand-angle et très à l’aise en basse lumière. Le 24-120 mm f/4 S me permet de couvrir un événement et de faire des prises de vue serrées, sans avoir besoin de changer d’optique, ce qui peut faire rater des photos. J’ai toujours le 35 mm f/1,8 S ou le 20 mm f/1,8 S dans mon sac. J’adore le 135 mm f/1,8 S Plena. Il est incroyable pour les portraits. Les longues focales me permettent de tasser l’arrière-plan et réduire les effets de distorsion, surtout quand je suis dans un environnement urbain. J’ai l’impression de photographier un tableau à chaque fois.

Comment gères-tu l’éclairage ?

J’utilise du matériel Profoto. C’était la seule marque à l’époque où je cherchais à m’équiper en matériel d’éclairage, qui proposait des solutions très puissantes avec des générateurs externes. Je suis passé  aux flashs B1 et B1X quand ils sont sortis. Comme pour les boîtiers, je privilégie toujours les modèles les plus récents. Aujourd’hui, je shoote avec les B10 et B10+. Ce sont des flashs qui me correspondent, ils rentrent dans mon sac à dos. Ils sont plus puissants que des flashs cobra, ce qui me permet de créer de belles lumières. J’utilise aussi des softbox et d’autres accessoires pour façonner la lumière comme je veux.

Tu suis de près les actualités produits, que penses-tu des diverses évolutions, que ce soit l’autofocus, ou bien la montée en puissance de l’intelligence artificielle, dans la photo ?

Je me suis toujours adapté vis-à-vis des évolutions. Quand l’hybride est arrivé chez Nikon, j’étais un peu réticent. Il y avait une latence entre ce que ce que je voyais dans le viseur et la vision réelle. Au fil des modèles, Nikon n’a cessé de s’améliorer dans de domaine. Aujourd’hui, on vise quasiment en temps réel. Il y a des fonctions incroyables, comme celle qui permet de capturer des images pendant que la touche AF est enfoncée, juste avant de déclencher. Par ailleurs, l’autofocus continue de progresser. Avant, quand je faisais un shooting produit ou de mode, il arrivait que la mise au point soit un peu décalée. Sur les hybrides actuels, avec la détection des sujets, tu vois en direct que le focus est fait sur l’œil. La dernière fois que j’ai fait un shooting pour une marque de vêtements, j’ai fait six cents photos : sur la totalité, deux images étaient ratées. La technologie me permet vraiment d’optimiser mon travail.

Est-ce que tu constates également ce genre d’avancées en post-production ?

Ces progrès sont bénéfiques, y compris dans la retouche. L’autre jour, je voulais faire prendre la devanture d’un restaurant en photo. Je la trouvais très belle, mais il y avait deux voitures garées devant. J’ai cherché les propriétaires pour les déplacer, juste le temps de la prise de vue. En vain. J’ai pris la photo en priant pour que l’intelligence artificielle de Photoshop puisse supprimer les voitures, tout en recréant la matière nécessaire. De retour à l’hôtel, en 30 secondes, j’ai enlevé les voitures et l’IA a recréé le décor exactement comme je le voyais.

Y’a-t-il, parmi toutes les photos que tu as prises, une image dont tu es particulièrement fier ?

Je me souviens d’un shooting où je devais synchroniser le saut d’un danseur avec le passage d’un avion. J’avais deux essais. Premier essai, le danseur a sauté un peu en retard, car il n’a pas évalué la vitesse d’approche de l’avion. Lors du second essai, je me suis basé sur mon ressenti pour avoir le bon timing. Les gens ne se rendent pas forcément compte de la difficulté que cela représente de combiner un mouvement avec une esthétique particulière un logo bien visible sur le torse du sujet, tout en ayant l’avion comme il faut. C’est un des shoots les plus techniques que j’ai pu réaliser. Le résultat est assez impressionnant. J’en suis fier.

Tu photographies sur ton temps libre ?

Je me souviens d’un shooting où je devais synchroniser le saut d’un danseur avec le passage d’un avion. J’avais deux essais. Premier essai, le danseur a sauté un peu en retard, car il n’a pas évalué la vitesse d’approche de l’avion. Lors du second essai, je me suis basé sur mon ressenti pour avoir le bon timing. Les gens ne se rendent pas forcément compte de la difficulté que cela représente de combiner un mouvement avec une esthétique particulière un logo bien visible sur le torse du sujet, tout en ayant l’avion comme il faut. C’est un des shoots les plus techniques que j’ai pu réaliser. Le résultat est assez impressionnant. J’en suis fier.

Peux-tu nous dire un mot sur tes projets en cours ?

Cette année est assez chargée. Je vais faire beaucoup de tournées avec les danseurs pour Red Bull. Je serai photographe officiel pendant les Jeux olympiques. Je reviens de trois semaines de tournée en Asie du Sud-Est. En tant qu’Asiatique – je suis d’origine vietnamienne – je considère les gens comme des frères et sœurs là-bas. Le fait de voir leurs sourires, leur joie, c’est très ressourçant pour moi. J’ai plein de projets incroyables. Mais ces réussites-là sont éphémères. L’aspect humain reste le plus important pour moi.

LITTLE SHAO EN CINQ DATES

2003

Mes débuts en photo.

2007

Couverture photo du Juste Debout, événement international qui m’a valu d’être reconnu mondialement dans le monde de la street dance.

2010

Mes débuts chez Red Bull (c’était mon rêve de pouvoir être photographe Red Bull).

2012

Reconversion à 100% en tant que photographe pro.

2017

Ma plus grosse campagne internationale en tant que photographe sport/commercial pour Nikon.

L'avis de Phox!

Chez Phox, nous admirons profondément le travail de Little Shao, un artiste qui a su capturer l’essence du mouvement avec une précision inégalée. Sa maîtrise technique, combinée à son amour pour la géométrie et la culture hip-hop, a fait de lui une référence incontournable dans le monde de la photographie de danse. Son approche unique et sa capacité à sublimer les danseurs dans des environnements variés, allant des toits de Paris aux scènes internationales, résonnent particulièrement avec notre engagement à fournir des outils permettant aux photographes de repousser les limites de leur art.

Pour rendre cette aventure photographique encore plus complète, n’oubliez pas de jeter un œil à notre sélection de bagagerie chez Phox, spécialement conçue pour accompagner chaque sortie photo. Avec nos sacs et étuis, assurez-vous que le reste de votre équipement, reste protégé et à portée de main

Résumé de l'Article

L’article présente un portrait fascinant de Little Shao, un photographe autodidacte et passionné de danse hip-hop. Après avoir commencé par capturer des images nocturnes de Paris, il s’est naturellement tourné vers la photographie de danse, où il a su magnifier chaque mouvement grâce à une composition rigoureuse et une sensibilité artistique exceptionnelle. Little Shao évoque également ses choix techniques, son équipement Nikon, et son approche de l’éclairage avec du matériel Profoto. Son engagement dans l’évolution technologique, notamment avec l’intelligence artificielle, lui permet d’affiner toujours plus son art.

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Une Ouverture vers l'Avenir de la Photographie de Danse

Le parcours de Little Shao montre que la photographie de danse est en constante évolution, notamment avec l’intégration de nouvelles technologies comme l’intelligence artificielle et l’autofocus avancé. Chez Phox, nous sommes convaincus que ces innovations continueront à ouvrir de nouvelles possibilités créatives pour les photographes. Que vous soyez amateur ou professionnel, explorez notre sélection d’équipements pour capturer chaque mouvement avec précision et passion, et rejoignez-nous dans cette quête perpétuelle de perfection visuelle.

Et si l’envie vous prend, devenez vous aussi photographe et découvrez nos objectifs !

À vous, nos chers passionnés de l’image, chez Phox, nous avons à cœur de partager avec vous bien plus que des produits : une véritable invitation à capturer chaque moment magique de la vie. Notre boutique déborde de trésors pour tous les amateurs de photographie et de vidéo, des derniers gadgets high-tech aux accessoires indispensables qui rendront chaque prise unique. Alors, n’hésitez pas à flâner parmi nos étagères virtuelles

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